Forum RegioFret : et si les marchandises prenaient enfin plus le train ?

SNCF Réseau organisait le 15 novembre un forum consacré à la logistique ferroviaire, baptisé RegioFret, pour promouvoir le transport de marchandises par le rail auprès d’entreprises de notre région intéressées à décarboner leur chaine logistique.

En partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie régionale, ce sont près d’une centaine de chargeurs et logisticiens qui se sont réunis sur ce thème au World Trade Center à Marseille.

Participaient l’Etat, la Région Sud, Sncf Réseau, la CCIR, le Grand Port Maritime de Marseille, la délégation au développement de l’axe Méditerranée Rhône Saône (MERS), le Groupement national des transports combinés (GNTC), l’union d’entreprises Transport et logistique de France (TLF), l’Association des utilisateurs de transports de fret (AUTF), l’Union maritime et fluviale (UMF), les entreprises ferroviaires régionales et les entreprises pratiquant ou étudiant le sujet.

La stratégie de développement de la logistique ferroviaire en France et sur notre territoire régional a été présentée, suivie d’ateliers sur le mode d’emploi et l’accès au fret ferroviaire.

Logistique ferroviaire : objectif 25% en 2050

L’ambition nationale de report modal de la route vers le fer est forte : chaque jour, 1 000 trains transportent 250 000 tonnes sur 19 000 km de lignes ferrées, soit 11% des marchandises en France transportées sur rail en 2022, en hausse par rapport à 9% en 2020 ; l’objectif collectif est de progresser à 18% en 2030 et 25% en 2050.

Les atouts du mode de transport ferroviaire ont été mis en avant : d’abord les avantages économiques, pour les cargaisons importantes sur longue distance, car la capacité de chargement massive du train diminue le coût unitaire, un train de marchandises équivalant à 40 camions ; également la connexion internationale, le réseau ferré français étant au coeur de trois grands corridors ferroviaires européens. Ensuite au plan qualitatif : la fiabilité, liée à une régularité améliorée ; le recours à de moins nombreux conducteurs, en contexte de pénurie de chauffeurs routiers ; la sécurité, du fait du risque d’accident sur rail inférieur au risque routier.

Enfin bien sûr, le bénéfice écologique de la logistique ferroviaire a été souligné : le rail occupe moins d’espace que la route, et à chargement équivalent. On estime que le fret ferroviaire consomme six fois moins d’énergie que le transport routier et émet neuf fois moins de CO2.

Gomet’, au titre des Rencontres de la finance verte et solidaire, a été convié pour évoquer l’importance croissante et règlementée des critères extra-financiers, que la décarbonation de la chaîne logistique favorise, en complément des premiers critères d’analyse économiques et opérationnels. Des nuances ont été exprimées, quant aux coûts et investissements en matériel et organisation, en réponse de quoi existent des dispositifs de soutien. Autre point : la souplesse relative de ce mode de transport, le fer paraissant plus adapté aux transports massifs et planifiés, ou nécessitant un travail de transbordement et de partage (transport combiné mutualisant un train et ses horaires entre plusieurs chargeurs).

L’importance de l’intermodalité : Marseille bien dotée

Surtout, l’accent a été mis sur l’intermodalité, qui est favorisée dans notre région par d’importants équipements maritimes et fluviaux embranchés fer. C’est pourquoi la journée s’est terminée sur le terrain, par la visite de deux importants sites logistiques de Marseille qui utilisent le fer : le Chantier de transport combiné Med Europe Terminal à Marseille 15e (Med Europe est le terminal Conteneurs/ConRo de Marseille intramuros, détenu par CMA Terminals ; il dispose d’1 km de quai, d’un accès direct rail/autoroute et de 5 portiques) et Grands Moulins de Paris à Marseille 3e (chaque semaine, un train approvisionne ce moulin marseillais avec 1 320 tonnes de blé ; une fois ce train arrivé à destination, un embranchement ferroviaire se situe à 300 mètres du moulin, et un locotracteur électrique achemine les wagons jusqu’à la fosse de réception où les blés sont déchargés). Des marchandises prennent donc déjà bien le train à Marseille et ceci ne demande qu’à se développer !

Lien utile :
L’actualité du ferroviaire dans notre rubrique transports