Vu de l’extérieur depuis la rue Barbusse (Marseille 1er), l’ancien immeuble de La Poste semble identique depuis 1936, année de sa création par l’architecte Auguste Bluysen. Mais à l’intérieur, il ne reste plus que les grandes portes en fer forgé du hall d’entrée et les fondations de l’escalier grimpant sur cinq étages. Le « Grand Central » de 8 500 m2, racheté par Icade à La Poste immobilier pour 32,4 millions d’euros, est en cours de réhabilitation et de commercialisation des espaces. L’immeuble sera livré au quatrième trimestre 2023 et pourra accueillir jusqu’à 1 500 salariés.
Le promoteur de l’opération,Arkadea (Paris) – fondé en 2017 par Icade et La Poste Immobilier – a confié le gros oeuvre au cabinet Sud Architectes qui travaille avec le constructeur Léon Grosse, mandataire des travaux estimés à « une vingtaine de millions d’euros » selon le président d’Arkadea, Pierre Bressollette. L’adjointe à l’urbanisme de la ville de Marseille, ne cache pas son enthousiasme de conserver l’héritage du bâtiment des années 30. « C’est une forme d’humilité qui nous inscrit dans le temps long» estime l’élue qui préfère construire la ville sur la ville, plutôt que davantage artificialiser les sols.
Classé aux monuments historiques, le bâtiment qui encercle l’église Saint-Cannat (Les Prêcheurs) « ne pouvait être que réhabilité » explique le président d’Arkadea en pointant le vieux clocher, perceptible du rooftop. Le toit terrasse de 110 m2 – encore en chantier – offre une vue imprenable sur le musée d’histoire de Marseille, Notre-Dame-de-la-Garde et le siège de la Poste Colbert.
Grand central : encore un an de commercialisation
En dessous du rooftop, les cinq étages de l’immeuble sont profondément restructurés, comme le sous-sol aménagé en 10 salles de réunion et un auditorium. Le rez-de-chaussée accueillera un restaurant de 137 m2 et un espace de coworking de 530 m2 connecté à une cour arborée au milieu du bâtiment. « Les visiteurs extérieurs pourront également venir puisque le bâtiment est classé ERP (Établissement pouvant recevoir du public, Ndlr) », assure la présidente de la foncière tertiaire d’Icade, Emmanuelle Baboulin.
C’est une façon, pour Mathilde Chaboche, de créer de la mixité dans le quartier de Belsunce (1er arrondissement) paupérisé.« Remettre du bureau en centre-cille c’est permettre que les gens se croisent, que les restaurants fonctionnent le midi… Nous avons besoin de mixité, ce n’est pas un projet de gentrification en marche forcée» soutient l’élue.
Les quatre autres plateaux de 1 200 m2 sont commercialisés aux entreprises à 280 euros le mètre carré par an. « Nous privilégions les grandes demandes de 2 000 ou 3 000 m2 » assure Emmanuelle Baboulin qui énumère les trois entreprises en charge de la commercialisation sur le territoire : Cushmann & Wakefield, BNP et Nexity. « Nous sommes très confiants. La commercialisation dure encore une année pleine » se rassure-t-elle. Au total, le bailleur cherche encore tous ses preneurs : pour l’espace de coworking, le rooftop et les quatre étages de bureaux. Arkadea espère toutefois pouvoir accueillir, à terme, près de 1 500 salariés.
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