À quelques mois de l’été, et après un hiver particulièrement sec, le Département des Bouches-du-Rhône a placé la séance publique du conseil du vendredi 31 mars sous le signe de la prévention incendies et feux de forêts. La saison actuelle constituerait, selon la collectivité, une période charnière pour préparer l’arrivée des mois les plus chauds. Mais le nettoyage des abords des routes, le fauchage ou le débroussaillement nécessitent un certain budget. « Il faut donner les moyens aux hommes et aux femmes de l’ombre qui luttent contre ces risques », a déclaré Martines Vassal, la présidente de l’institution.
Lors de la commission permanente, le conseil a voté une série de rapports pour accentuer la lutte contre les incendies sur le territoire. Au total, plus de 25,4 millions d’euros de subventions ont été attribués à la construction de quatre nouveaux centres d’incendie et de secours dans les communes d’Aix-en-Provence, Allauch, Sénas et Vauvenargues. « Un soutien financier inédit en matière de prévention incendies », commente le Département. Par ailleurs, le conseil a approuvé l’attribution de cinq subventions au syndicat intercommunal d’étude et de réalisation (SIER) pour un montant de 136 906 euros.
Les Bouches-du-Rhône face aux incendies
• 180 000 ha de forêts (10% du territoire)
• 400 feux de forêts en 2022
• 1450 ha brûlés en 2022 à la Montagnette
• 90% des incendies sont causés par l’homme
Chaque année, le Vaisseau bleu investit près de 100 millions d’euros pour accompagner les actions des 7500 pompiers du service départemental d’incendie et secours (SDIS 13). « Actuellement, 12 opérations d’extension et de construction de centres de secours sont menées pour un budget global de 82,64 millions d’euros, indique Martine Vassal, avant de compléter : nous soutenons aussi nos agents départementaux, les (150) forestiers sapeurs, avec 14 opérations de construction et de réhabilitation pour 92 millions d’euros ».
Le Département doit-il « mettre plus » sur le débroussaillement ?
Le président du conseil d’administration du SDIS 13, et conseiller en charge de la protection des massifs forestiers, Richard Mallié, indique que le Département mobilise chaque année près d’un million d’euros sur les obligations légales de débroussaillement (OLD), notamment pour désencombrer les abords des 1000 kilomètres de routes dont la collectivité est propriétaire.
Depuis 2014, un arrêté préfectoral impose au Département de débroussailler 4000 hectares. Mais l’enveloppe actuelle ne permet de traiter que « 300 hectares par an par rapport au 4000 que nous devrions faire », signale Lionel Long, le directeur forêt et espaces naturels de la collectivité. « Il va falloir que nous mettions un petit peu plus là-dessus, parce qu’on s’aperçoit que (la biomasse) se renouvelle assez vite, et c’est un problème », suggère Richard Mallié à la présidente du conseil. L’élu rappelle qu’un simple mégot jeté par la fenêtre peut embraser tout un massif.
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