En 2011 naissait le « Fonds animation » de la Région Sud doté de 300 000 euros par an.Cette enveloppe a été réévaluée au regard des besoins grandissant de la filière pour atteindre un million d’euros en 2020. Depuis trois ans, ce fonds attire des acteurs de l’animation prêts à s’installer à Avignon, Arles, Aix ou Marseille. Toutefois, plusieurs acteurs présents au salon CartoonNext organisé du 18 au 21 avril au World Trade Center de Marseille, en partie fédérés par le réseau SudAnim, répètent que ce montant ne suffit plus malgré les plans de l’État favorables au développement des industries créatives, Marseille en grand et France 2030.

« De nombreuses entreprises ont postulé à France 2030 et attendent impatiemment les résultats de l’appel à projets en mai », explique Loïc Étienne directeur du nouveau studio avignonnais de la société parisienne Circus, candidate de « la grande fabrique de l’image » du CNC France 2030 publiée l’année dernière. « Notre force c’est de travailler ensemble. On a fait des candidatures à plusieurs, notamment sur la décarbonation », assure le dirigeant auparavant chef de projets pour l’agence de développement économique du Vaucluse.
Nous n’avons plus envie de nous développer sur Paris. Nous voulons nous développer ici
Loïc Etienne (Circus)
Subventions ou pas, Circus installera son studio au coeur d’Avignon, même s’il garde un pied à terre à Paris. Les dirigeants ont déjà trouvé des locaux de 150 m2 de la rue petite calade, à proximité de la place de l’Horloge. Ils ont découvert le potentiel de la région lors du tour bus organisé par la Région Sud en mai dernier. « Nous n’avons plus envie de nous développer sur Paris. Nous voulons nous développer ici », assure le dirigeant.
« 80% des décideurs de l’animation étaient dans ce bus et beaucoup d’entre eux sont intéressés pour s’implanter ici. Il faut maintenant les attirer avec des fonds supplémentaires. On ne peut pas attendre », abonde un autre professionnel.
Les studios recherchent à s’installer en centre-ville
Les écoles d’excellence que compte notre région, Les Nouvelles images à Avignon ou le Mopa à Arles, n’y sont pas pour rien. Le cofondateur de Circus voulait s’implanter « au plus près des talents. » A Arles, les studios arlésiens TNZPV qui emploient 170 professionnels de l’animation sont installés près de l’école Mopa dans des locaux de 2 700m2 du centre-ville, en lieu et place de l’ancienne école Léon Blum qui appartient toujours à la ville d’Arles. Mathieu Rey, l’un des dirigeants des studios, confirme avoir postulé à l’appel à projets du CNC qui pourrait accélérer son développement.

Egalement candidats, les porteurs du futur pôle d’activité « Medanim » (voir notre article précédent), Thierry Berthier, Alexandre Cornu et Nicolas Romain attendent la réponse de la Métropole Aix-Marseille pour intégrer des locaux de 2 500 m2 à côté du cinéma Artplexe. Du haut de l’estrade du CartoonNext, Alexandre Cornu demande bel et bien une augmentation du fonds régional : « Il faut que le fonds aille jusqu’à 1,5 million d’euros », assume le producteur, fondateur des Tambours de soie.
La Région Sud planche sur un fonds d’investissement de deux millions d’euros
Du côté de la Région, Florian Cabane, chargé de mission production cinéma et audiovisuel, ne dément pas les besoins grandissants d’une « filière qui grossit ». Les discussions sont en cours pour augmenter ce fonds de 500 000 euros, voire doubler la mise pour atteindre deux millions d’euros.

En complément, il évoque la stratégie régionale de créer un fonds d’investissement de deux millions d’euros pour faire levier sur la création artistique. La moitié des fonds proviendrait du privé et l’autre du public. « Ces fonds profitent aux territoires. Il faut aussi que les métropoles, les Départements et les Villes se mettent avec nous », demande Florian Cabane.
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