Marseille va bénéficier en 2022 de nouveaux financements élyséens. Après les 400 millions d’euros obtenus auprès de l’État en 2021 pour les écoles marseillaises dans le cadre du plan « Marseille en grand », Benoît Payan s’attaque cette année à deux autres dossiers bouillants. « On va porter une nouvelle contractualisation pour la rénovation urbaine et le logement », indique le maire de Marseille lors de la traditionnelle conférence de presse de rentrée vendredi 7 janvier 2022. Une annonce qui fait écho à une autre. La mairie vient de nommer Florent Houdmon (directeur de la Fondation Abbé Pierre Paca) à la tête de la direction du logement et de l’habitat indigne. Benoît Payan réclame au passage des états généraux sur le logement indigne et les copropriétés dégradées. « Le droit protège des gens qui ne devraient pas l’être », dénonce-t-il.
En 2022, pierre après pierre, nous bâtissons la ville de demain.
Benoît Payan
D’un ton solennel, l’édile socialiste promet la signature en 2022 d’un contrat Ville-État à « plusieurs centaines de millions d’euros » pour le logement et la rénovation urbaine à Marseille. Une « rénovation lourde » dans toute la ville, et surtout dans les quartiers populaires. Cette subvention, dont le montant exact est encore inconnu, est une manière selon lui de poursuivre « le grand rattrapage républicain » après l’ère Gaudin (1995-2020). « Dès 2022 (…) nous débuterons des constructions de logements et une rénovation sans précédent d’équipement dans nos quartiers », assure-t-il. L’édile évoque notamment la plaine des sports et des loisirs de la Busserine, le centre social de la Busserine (14e), celui de la Bricarde (15e), celui de la Castellane (15e), le stade Philibert (14e) et la médiathèque de la Rose (13e).
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[Logement] « Je compte bien obtenir plusieurs centaines de millions d’euros en 2022 » @BenoitPayan
— Gomet’ (@Gometmedia) January 7, 2022
Après les 400 M€ obtenus en 2021 pour les écoles, le maire de #Marseille évoque un nouveau contrat avec l’État pour la rénovation urbaine et le logement 🏘️#MarseilleEnGrand pic.twitter.com/h58mhY9hfw
Un contrat prévisible ?
Annoncé ce vendredi 7 janvier, le contrat Ville-État sur le logement à Marseille est dans les tiroirs depuis plusieurs mois. Déjà en septembre dernier, lors de son discours au Palais du Pharo, le président Macron rappelait « l’objectif de réhabilitation de 10 000 logements dans les quinze prochaines année (ndlr : dont 1800 en première phase) » à Marseille. Une ambition chiffrée établie en 2019, au moment de la création de la SPLA-IN (Société publique locale d’aménagement d’intérêt national). Il s’agit de l’outil en charge de piloter les nouveaux projets de rénovation et d’aménagement urbain. Gérée à 59% par la Métropole AMP, à 35% par Euroméditerranée et à 6% par la Ville, la SPLA-IN peine à faire émerger des projets pour Marseille.
Concernant les financements à venir, « nous sommes prêts à mettre davantage (…) si on porte véritablement des opérations d’envergure, assurait Emmanuel Macron quatre mois en arrière. Le chef de l’État est attendu à Marseille les 7 et 8 février prochains, pour une nouvelle visite (à l’occasion du sommet des mondes méditerranéens) qui doit lui permettre d’évaluer les avancées de l’ambition Marseille en grand. Le contrat sur le logement et la rénovation urbaine à Marseille devrait être signé à cette occasion.
« Nous avons fait un état des lieux et nous avons demandé, non pas la charité, mais un grand rattrapage républicain. Et je saisirai l’occasion de la visite du Président de la République en février pour conclure un nouvel engagement majeur avec l’État.»
Benoît Payan
Payan toujours insatisfait du PLUI
Pour répondre aux exigences de l’État en matière de projets sociaux, le maire de Marseille appelle, depuis plusieurs mois, à modifier le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) adopté en décembre dernier par la Métropole. Selon lui, il est impératif « d’abaisser le seuil de construction de logements sociaux dans les opérations ». Aujourd’hui, la servitude de mixité sociale inscrite dans le PLUI fixe l’obligation de réaliser des logements sociaux pour toute opération à partir de 80 domiciles. Un chiffre trop élevé pour la Ville qui demande d’abaisser ce seuil à 30 logements. La mairie, qui n’a plus la compétence première sur le sujet depuis 2016, assure avoir recensé « plus de 30 immeubles dans le centre-ville qui pourront demain (…) accueillir de nouveaux logements sociaux », indique Benoît Payan. Devant la presse, l’édile marseillais implore « que la Métropole nous laisse construire la ville ! ».
Document source : le discours de Benoît Payan
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