C’est une séquence qui n’était pas annoncée dans le programme officiel. Après avoir inauguré le tout premier consulat général d’Inde en France, sur le Prado, le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont rendus au siège de l’armateur CMA-CGM. Initialement, une visite sur le Port de Marseille figurait dans le programme de la visite mais avait été annulée. Ce qui n’a pas empêché les deux chefs d’Etat d’aborder la question depuis le “fleet-center” de CMA CGM, en présence du président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille (GPMM) Christophe Castaner.
Accueillis par le PDG du groupe, Rodolphe Saadé, ils sont revenus sur le projet Imec (India Middle-Est Europe economic corridor), un corridor de 6 400 km, maritime et terrestre, qui doit permettre de relier l’Europe au Moyen-Orient et à l’Inde. Narendra Modi est un fervent défenseur du projet.
Le corridor Imec, accélérateur des projets de développement du Port
Marseille doit être une importante porte d’entrée et de sortie du corridor Imec. Dans un communiqué transmis par le GPMM, Gérard Mestrallet, envoyé spécial du président de la République pour l’Imec, souligne que « l’Imec sera très certainement l’un des plus importants projets d’infrastructures des prochaines décennies. Il ouvrira à Marseille une porte d’échanges maritimes, numériques et énergétiques des plus prometteuses ». Lors du sommet sur l’IA organisé à Paris en début de semaine, Emmanuel Macron lui-même soutenait que « l’IMEC est un catalyseur formidable » pour soutenir la croissance du commerce maritime entre la France, le Moyen-Orient et l’Inde.
Pour le port, l’avènement de l’Imec doit permettre d’accélérer d’autres projets, notamment la constitution d’un hub hydrogène euro-méditerranéen à Marseille Fos (en lien avec le projet BarMar), le Grand port Marseille-Lyon (via l’axe Rhône-Saône) et le hub numérique. En effet, le couloir logistique sera aussi composé d’un réseau de câbles numériques. Marseille est déjà le lieu d’atterrement d’une dizaine de câbles sous-marins.
Dans son communiqué, le GPMM précise aussi que CMA CGM « sera également un acteur clé du développement de ce corridor maritime, à travers ses activités dans plusieurs points d’interconnexions de l’Imec en Méditerranée, dans le golfe Persique et en Inde. »
Christophe Castaner : « Un projet à long terme »
« Ce projet de corridor de 6 400 km place le port de Marseille Fos au cœur des échanges commerciaux de demain », indique Christophe Castaner, président du conseil de surveillance du port de Marseille Fos. Mais, précise-t-il, « soyons clairs : c’est un projet à long terme qui connaîtra sans doute de nombreuses évolutions. Mais grâce aux échanges d’aujourd’hui, grâce à l’important travail mené par Gérard Mestrallet et grâce aux atouts du port, nous avons franchi une étape supplémentaire vers l’atteinte de notre objectif : être la principale porte d’entrée méditerranéenne vers l’Europe. »
En savoir plus :
> L’analyse de l’Institut Montaigne sur le corridor Imec
> Le grand port Marseille-Lyon : Emmanuel Macron veut toujours un « opérateur unique »
> Hommage aux soldats, CMA CGM, Iter… résumé de la visite de Macron et Modi à Marseille
> Sommet sur l’IA : la région Sud se place pour accueillir « des projets stratégiques »