Au terme du second tour des élections législatives, onze nouveaux députés des Bouches-du-Rhône entrent à l’Assemblée Nationale, sur 16 au total. Trois le sont sous l’étiquette Nupes, deux sous l’étiquette Ensemble ! et cinq sont membres du Rassemblement National.
Trois nouveaux députés La France Insoumise, élus sous l’étiquette Nupes
4e circonscription : Manuel Bompard remplace Jean-Luc Mélenchon
Né le 30 mars 1986 à Firminy (Loire), Manuel Bompard fait ses débuts en politique en militant contre le traité constitutionnel européen en 2005 et contre le contrat première embauche (CPE) en 2006. Il intègre le Parti de gauche en 2008 avant de rejoindre La France Insoumise en 2016. Fidèle de Jean-Luc Mélenchon il devient son directeur de campagne pour les élections européennes de 2014 puis pour les élections présidentielles de 2016 et 2022. Il est aussi élu au Parlement européen sur la liste La France insoumise menée par Manon Aubry. Après sa défaite en 2017 en Haute-Garonne, il intègre l’Assemblée Nationale pour représenter la 4ecirconscription des Bouches-du-Rhône.
5e circonscription : Hendrik Davi, le chercheur en écologie forestière
Docteur en Écologie et directeur de Recherche en écologie forestière à l’INRAE, Hendrik Davi entre à l’assemblée nationale pour représenter la 5e circonscription. Après une défaite en 2017 face à Cathy Racon-Bouzon (LREM) avec 48%, il remporte cette année l’élection. Syndicaliste, il est membre du secrétariat de la CGT INRA depuis 2019, porte-parole du syndicat et élu à la commission exécutive de l’UFSE CGT depuis octobre 2021. À 44 ans, il s’est engagé dans de multiples combats : contre les guerres en Afghanistan et en Irak au sein du mouvement anti-guerre, ou encore dans le mouvement altermondialiste dans le cadre d’ATTAC. Membre du NPA jusqu’au 2012, il quitte le parti et participe au Front de gauche au sein d’Ensemble avant de rejoindre La France Insoumise en 2017.
7e circonscription : Sébastien Délogu, pur produit marseillais
Né le 8 juin 1987 à Marseille (8e), Sébastien Délogu grandit dans la cité Consolat, dans le Nord de la ville. Il commence à travailler jeune puis devient chauffeur de taxi. En 2016, sa première lutte sera contre l’ubérisation auprès des taxis marseillais. Il rencontre à cette époque Danielle Simmonet puis Jean-Luc Mélenchon et commence progressivement son engagement politique au sein de la France Insoumise. Trésorier départemental de la Confédération nationale du logement (CNL) depuis 2012, il s’engage pour le logement : il crée notamment le #BalanceTonTaudis pour dénoncer les propriétaires profitant de la misère pour louer des logements insalubres. Engagement contre la pollution à Marseille avec les Caravanes santé, ou encore rénovation d’une école marseillaise pour dénoncer l’immobilisme de la municipalité, il a mené plusieurs de ses combats à l’échelle locale. Il entre à l’Assemblée nationale pour représenter la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Deux nouveaux députés de la majorité présidentielle
6e circonscription : Lionel Royer-Perreaut, le Républicain élu sous l’étiquette macroniste
À 49 ans, Lionel Royer-Perreaut est maire Les Républicains des 9e et 10e arrondissements de Marseille depuis 2014 et 1re vice-président des Bouches-du-Rhône. Son engagement politique n’est pas nouveau : il débute ses 19 ans au sein du Mouvement des Jeunes de l’UDF du Var. Après avoir été député suppléant de la 6ème circonscription des Bouches du Rhône en 2007, il remporte cette année l’élection en tant que titulaire. Il entre donc à l’Assemblée nationale pour représenter la 6ecirconscription, cette fois sous l’étiquette de la majorité présidentielle, dont il avait obtenu l’investiture.
1re circonscription : Sabrina Agresti-Roubache, amie du couple présidentiel
Élue députée LREM dans la 1re circonscription, Sabrina Agresti-Roubache est conseillère régionale depuis 2021. Proche de Brigitte Macron, son engament politique reste récent : elle entre dans le monde politique à l’âge de 40 ans, lorsqu’Emmanuel Macron débute son premier mandat. Elle grandit dans la cité Felix Pyat, dans le 3earrondissement de Marseille. « Des quartiers Nord au palais de l’Élysée » : tel est ce qu’elle affiche sur le bandeau de son livre « Moi la France je la kiffe », sorti en février dernier. Cette implantation locale, elle la revendique : « On me traite de parachutée, mais j’habite la circo… Et je connais tout le monde », a-t-elle confié au Monde. Elle a également co-produit la série Marseille, sorti sur Netflix en 2021.
Six nouveaux députés Rassemblement National
3e circonscription : Gisèle Lelouis
À 68 ans, Gisèle Lelouis a été élue dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône. Marseillaise depuis 1995, elle a occupé des postes de d’ingénieure électronique, de vendeuse ou encore de boulangère pour boucler ses fins de mois difficiles. Elle est désormais conseillère municipale des 13e et 14earrondissements depuis 2014 et conseillère à la Métropole. Après le départ du sénateur Stéphane Ravier chez Reconquête, elle reste membre du Rassemblement National et est investie dans la circonscription.
9e circonscription : Joëlle Mélin, médecin retraitée
Née le 26 mars 1950, Joëlle Mélin est médecin de formation. Elle exerce ce métier en gériatrie puis en tant qu’expert judiciaire médical auprès de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Elle devient membre du Front national en 1993 et dès 1995, elle coordonne le pôle santé, puis le pôle santé et affaires sociales du parti. Elle devient ensuite coordinatrice des comités d’actions programmatiques de Marine Le Pen en 2012. Au niveau local, elle est élue conseillère municipale à Aubagne, députée européenne depuis 2014 et conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur entre 1998 à 2015.
10e circonscription : José Gonzalez, le doyen fidèle de la famille Le Pen
Né le 28 avril 1943 à Oran, José Gonzalez est arrivé en France à l’âge de 19 ans. Des racines de pieds-noirs qu’il revendique, il travaille à la bourse des primeurs sur le port de Marseille puis comme directeur d’auto-école, avant d’intégrer la chambre de commerce à l’aéroport de Marseille-Provence. Délégué du Front National puis du Rassemblement National dans la circonscription depuis près de 40 ans, il a été conseiller municipal d’Allauch, ville dans laquelle il habite depuis 1975, deux fois dans les années 1990, puis depuis 2014. Il est également conseiller régional entre 2015 et 2021. Élu à 79 ans dans la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône, il entre à l’Assemblée nationale avec l’ambition d’apporter « l’expérience des anciens »
12e circonscription : Franck Alizio, l’ex-Républicain
À 41 ans, Franck Alizio a été élu dans la 12e circonscription sous l’étiquette Rassemblement National. D’abord membre de l’UMP, il devient président national des Jeunes Actifs et membre de l’équipe dirigeante avant d’intégrer le Front national en 2015. A l’échelle locale, il rejoint la liste de Marion Maréchal Le Pen pour les élections régionales la même année puis devient conseiller municipal à Marseille en 2020, dans les 11e et 12e arrondissements.
15e circonscription : Romain Baubry, le policier député
Gendarme pendant deux ans, gardien de prison pendant cinq ans puis policier, Romain Baudry exerce désormais son métier à Nîmes après avoir travaillé dans une brigade de nuit à Cavaillon (Vaucluse). Après avoir échoué aux élections municipales de Sénas en 2020 puis aux électons départementales de 2021, Romain Baudry accède à 33 ans au poste de député dans la 15e circonscription. Sa principale ambition : aider à « la sécurité des Français ».
16e circonscription : Emmanuel Taché de la Pagerie, ancien membre de l’UMP
Né le 20 février 1975, Emmanuel Taché de la Pagerie a longtemps travaillé dans le monde de la haute couture, puis dans l’audiovisuel auprès de Stéphane Bern. Il entre dans celui de la politique au RPR, à l’âge de 20 ans, et devient plus tard attaché parlementaire de Brigitte Le Brethon, député-maire UMP de Caen. Il est également conseiller municipal de Palaiseau (Essonne) entre 1995 et 2001. En 2001, il participe avec Sébastien Chenu (RN), à la fondation de GayLib, association de défense des droits LGBT. En 2012, il quitte l’UMP pour le Front National considérant que la droite est « en manque de conviction ».