Le projet de giga-plateforme logistique prévu sur la friche de l’ancienne usine Procida, à la Valentine, ne verra finalement le jour. Après avoir confirmé la signature du permis de construire, la municipalité vient finalement de retirer ce permis. Dans un post publié sur X, l’adjoint en charge de la sécurité Yannick Ohanessian (élu d’opposition dans le 11/12) en fait l’annonce officielle : « Je suis heureux de vous annoncer que nous, Ville de Marseille, venons de refuser le permis de construire déposé par le groupe Frey à la Valentine. En effet, malgré sa conformité avec le PLUi, nous alertions depuis des semaines le porteur du projet sur le manque d’informations précises liées aux impacts circulatoires et environnementaux » écrit-il ainsi le 6 février.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, s’était pourtant montré favorable au projet, même s’il avait émis des réserves : « J’ai demandé qu’on arrête de faire des constructions partout n’importe comment. Par contre, on ne peut pas régresser en termes économiques, j’ai besoin qu’on crée de l’emploi » affirmait-il ainsi au micro de BFM Marseille Provence, le 11 janvier dernier.
« Nous avons essayé, en responsabilité, de discuter avec le groupe Frey afin de faire évoluer ce projet. Nous avons également maintenu un dialogue constant avec le collectif de riverains mobilisé. Nous continuons de penser que les centres logistiques sont nécessaires pour réduire le nombre de véhicules lourds dans les centre-villes. De plus, il s’agit là d’un terrain privé en friche qui aurait pu accueillir ce type de projet, à condition qu’il soit raisonnable. Cependant, en l’absence de réponse officielle sur l’étude d’impact et de garanties suffisantes quant à la préservation de l’environnement, nous avons annoncé ce jour au groupe Frey que nous refusions le permis de construire », précise Yannick Ohanessian.
Plateforme logistique de La Valentine : opposition de tous les bords
Le projet avait suscité une vague d’opposition de la part de riverains, réunis au sein de l’association “Non au pôle logistique de La Valentine”, ainsi que d’élus de tous bords, comme le maire de secteur Sylvain Souvestre (LR), les députés LFI de Marseille, l’adjoint (EELV) Sébastien Barles, ou encore la députée (RN) Monique Griseti.
« Victoire !! Je me réjouis du recul de la Ville de Marseille sur le pôle logistique après mes très nombreux avis défavorables circonstanciés et une mobilisation citoyenne et politique de qualité ! », se réjouit pour sa part le maire de secteur Sylvain Souvestre. Le groupe Ecologiste et pluriel-s, partie intégrante de la majorité municipale mais opposé au projet, se réjouit également de ce revirement de situation. Ils alertent au passage sur un autre projet de plateforme logistique doublé d’un data center, cette fois-ci à Saint-André (16e).
En savoir plus :
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