Il faut rassurer les parents, convaincre les lycéens… En ce mois de février, les journées portes-ouvertes (JPO) se multiplient dans tous les formations de l’enseignement supérieur, au moment même où les choix sur la plateforme de sélection Parcoursup s’ouvrent. Les lycéens peuvent depuis le 17 janvier s’inscrire sur la plateforrme et créer leur dossier.
Parcoursup a été créée en 2018 pour en théorie faciliter l’accès aux formations post-baccalauréat. Cette application a remplacé l’ancienne Admission Post-Bac (APB), mettant fin au tirage au sort et enregistrant les vœux motivés des élèves, qui doivent accepter ou décliner les propositions au fur et à mesure qu’elles leur sont faites.
Des lycéens délaissés se tournent vers les journées portes ouvertes
Au sein de Parcoursup, les lycéens peuvent exprimer leurs vœux et leur motivation : jusqu’à 10 vœux (avec possibilité de sous-vœux selon les formations). 10 vœux supplémentaires pour des formations en apprentissage sont possible. La date butoir pour exprimer ses choix est fixée au jeudi 14 mars. D’ici là, le casse-tête dans les familles peut-être source de stress et d’angoisse, car derrière la volonté affichée de fluidifier et de simplifier la vie des jeunes bacheliers, Parcoursup a ouvert un maquis de solutions, de tarifs et de parcours aux multiples entrées et chausse-trappes. La plateforme est critiquée notamment pour son opacité comme l’a relevée la Cour des comptes en 2020.
Les établissements d’enseignements supérieurs ont bien saisi les difficultés engendrées par Parcoursup et multiplient les initiatives pour faire oeuvre de pédagogie, et orienter les parents et leurs enfants vers leurs propres formations de plus en plus diversifiées. Etonnamment, les lycées qui devraient être les premiers à expliquer et accompagner les adolescents pour qu’ils comprennent bien les enjeux et le fonctionnement de la machine Parcoursup sont peu engagés et impliqués, se contentant parfois de fournir comme seules informations utiles… le calendrier d’inscription.
On ne compte donc plus les journées portes-ouvertes et les salons pour les futurs (et actuels) étudiants. Des centaines d’événements occupent désormais le calendrier du début d’année à Aix-Marseille et la région Provence Alpes Côte d’Azur. Après l’Edhec et Centrale Méditerranée à Nice en janvier, l’Essca et l’Esdac à Aix, l’EMD et La Plateforme à Marseille, ce week-end des 3 et 4 février l’école de commerce Kedge (dire aujourd’hui en bon français “business school”) organisait sa journée portes-ouvertes après celle, la semaine dernière sur son campus de Paris. Un peu plus loin, sur les contre-forts du parc des Calanques, l’école des Beaux-Arts de Marseille accueillait aussi parents et jeunes. Chacune avec son style, ces écoles ouvrent grands leurs bras pour accueillir les nouvelles générations en quête d’un avenir qui corresponde à leurs envies.
Parcoursup : Bachelor, BBA… les formations post-bac ont la cote
L’amphi principal de Kedge est plein à craquer en ce début d’après-midi pour présenter ses parcours qui sédusient de plus en plus : les accès directs post-bac. Ces diplômes offrent des formations de très bonne qualité dans des établissements réputés, reconnus comme des grandes écoles, sans pour autant passer par la case prépa dont la réputation prestigieuse perd de son attrait auprès d’une jeunesse qui a envie d’entrer plus vite dans le concret. Les avantages des bachelor (trois ans) ou BBA (4 ans) sont nombreux : accès immédiat (même si la sélection demeure), bénéfice de la réputation, des enseignements et du réseau de la grande école, et possibilité ouverte par la suite d’accéder, si le dossier est à la hauteur, au parcours “grande école” et aux masters.
Les différents orateurs se succèdent sur la grande scène de l’amphi de Kedge pour vanter ces diplômes : réseau international, relation avec les entreprises, associations d’étudiants, options multiples, aprroches pédaggiques innovantes, pratique de l’anglais omniprésente… Les étudiants de Kedge sont présents en force et servent de guide aux impétrants venus seuls, entre amis ou accompagnés de leurs parents, fratrie.
Car toute la famille est désormais impliquée. Le baccalauréat, avec sa dose de contrôle continu et d’épreuves étalées dans le temps a perdu de saveur décisive pour la suite. Le dossier de Parcourssup, bouclé mi-mars de l’année scolaire, n’intègre d’ailleurs pas dans son évaluation les notes finales du bac mais bien toutes les notations précédentes, celles de la première (dont le bac de français) ainsi que le 1er semestre de l’année scolaire en cours.
Raphaël Imbert en musique aux Beaux-Arts
A quelques centaines de mètres du camus de Kedge, dont l’extension en 2021 a modernisé les infrastructures, l’école des Beaux-Arts de Marseille accueille aussi en ce samedi les familles et créateurs en herbe. Le site est tout différent, magnifique et hors du temps construit en étage successif à flanc de collines, au milieu des pins.
L’École est située dans un parc de 18 hectares au cœur du domaine universitaire de Luminy. L’architecture conçue par René Egger offre depuis 1969 aux étudiants un ensemble d’environ 13 000 m2 d’ateliers, de salles de cours et d’amphithéâtre, d’espaces d’expositions et de bibliothèque privilégiant le volume et la lumière.
Pour cette journée portes-ouvertes, ateliers, expositions et prises de paroles sont répartis sur l’ensemble du site, au fil des îlots et patios successifs avec bassin d’eau. Un campus ouvert sur l’extérieur où la nature semble inviter partout à dialoguer. Comme chez son voisin Kedge, les vues sur les massifs entourant Luminy sont à couper le souffle.
Pour l’occasion, l’ensemble des salles de travail sont ouvertes et l’on peut découvrir le matériel et les équipements des étudiants, de la sérigraphie, au design en passant par la terre ou le studio de création numérique. Depuis 2020, les Beaux-arts font partie de l’Institut national supérieur d’enseignement artistique Marseille Méditerranée (Inseamm) avec le Conservatoire Pierre Barbizet et l’Institut formation artistique Marseille Méditerranée. Les Beaux-arts, conventionnées avec Aix-Marseille Université et l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) délivrent à ses 400 étudiants des diplômes donnant des grades de licence et de Master 2, et intègre une prépa.
Le directeur, le jazzman Raphaël Imbert, en signe de bienvenue et de partage propose même en cette journée portes-ouvertes un concert tout en haut de l’escalier central. Ce dernier nous confie son plaisir d’ouvrir l’école en cette belle journée et partage aussi son projet de récupérer les locaux de l’école nationale supérieure d’architecture (installée depui sl rentrée 2023 Porte d’Aix au sin de l’IMVT) qui jouxte les Beaux-Arts afin d’en faire un centre dédié à l’image et au son pour les industries culturelles. et créatives comme le cinéma. « C’est un angle mort du volet cinéma de Marseille en grand. Nous comptons bien déposer un dossier de financement » explique-t-il.
La pause musicale du trio Imbert (père et le fils Timon, accompagnés de Fabien Optons) est une superbe parenthèse pour les familles avant de retourner à des préoccupations plus matérielles.
Parcoursup, parcours du combattant…
Pour les lycéens, aidés par leur entourage, il est temps de débriefer et d’affiner sa stratégie pour les semaines qui viennent. Car Parcoursup peut s’apparenter à un véritable parcous du… combattant. Le 3 avril, ce sera le dernier jour pour finaliser son dossier avec les éléments demandés par les formations et pour confirmer chacun ses vœux.
Puis d’autres étapes s’ouvriront dans ou hors de Parcoursup (voir ci-dessous). Nombre d’établissements organisent une fois la première sélection effectuée de nouvelles épreuves sur des plateformes dédiées, puis il y aura les épreuves orales pour les candidats retenus. Chaque épreuve peut mobiliser des temps de préparation importants, sans parler des frais d’inscriptions prélevés pour accéder à ces examens. Et il faut en parallèle travailler son bac qui approche…
Ce week-end, sur le campus de Luminy, c’est au tour d’Aix-Marseille Université d’organiser sur son maxi site, en face de Kedge et des Beaux-Arts d’ograniser sa journée portes ouvertes. Les pistes nouvelles pour les futurs étudiants y seront nombreuses : des facultés de sciences en passant par celle du sport. Roulez jeunesse.
En savoir plus :
Le site du gouvernement pour connaître et comprendre Parcoursup