Le candidat dissident de la majorité Gaudin, Bruno Gilles, n’épargne pas ses anciens camarades accablés par les révélations de France 2 et Marianne sur la fameuse affaire des procurations litigieuses. « J’ai demandé l’annulation de toutes les procurations litigieuses. Maintenant, c’est à la justice de faire son travail. Si toute cette histoire s’avérait vraie, ce serait un véritable scandale démocratique », prévient-il à l’occasion d’une conférence de presse organisée à son local de campagne mercredi 17 juin. Mais c’est son candidat sur les 11e et 12e arrondissements, Robert Assante, qui est le plus virulent : « On a pu constater une véritable organisation pour enregistrer les procurations dans plusieurs bureaux », assure-t-il avant de raconter toutes les irrégularités constatées par ces équipes.
De Vassal à Gaudin, tous responsables pour Robert Assante
Rien de très nouveau dans ses témoignages. L’ancien adjoint au maire commence par le bureau de vote des Caillols où la tête de liste de Martine Vassal, Julien Ravier lui-même, s’est rendu sur place le jour du premier tour comme l’a révélé Marsactu dans une vidéo : « Il est venu avec son directeur de cabinet pour indiquer qu’il fallait prendre les procurations. Quand on nous dit que ce n’est pas organiser, alors pourquoi le maire de secteur est là ? », s’interroge-t-il. Autre exemple, le bureau 1206 de Saint-Barnabé où 51 procurations étaient toutes enregistrées à la même adresse, celle d’un Ehpad du quartier accueillant essentiellement des malades Alzheimer. « Cela représente 51 voix pour Julien Ravier sur les 134 qu’il a obtenu sur le bureau, c’est énorme », dénonce-t-il. Et pour Robert Assante, la défense de Martine Vassal niant être au courant de ces agissements ne peut pas tenir. Il estime qu’« elle ne peut pas se détacher de ça et simplement dire, c’est pas moi. C’est à elle de l’empêcher ».
Même Jean-Claude Gaudin y passe (voir notre vidéo) car son ancien allié l’estime responsable et garant du bon déroulement de ces élections : « Il est maire de la deuxième ville de France. C’est par son service d’élection que passe l’émargement, il ne peut pas simplement s’en laver les mains. Jean-Claude Gaudin ne peut pas être le Ponce Pilate de la crucifixion de la démocratie ». D’ailleurs, Bruno Gilles a obtenu une entrevue avec le maire de Marseille en début de semaine prochaine « pour bien le sensibiliser à tout ça. Au cas où il n’aura pas bien saisi, au cas où on lui aurait caché encore des choses… » explique le candidat. Mais ce rendez-vous sera bien évidemment l’occasion « de parler aussi politique et d’évoquer notamment le troisième tour », nous confie Bruno Gilles qui voit dans cette crise du camp Vassal une occasion de tirer son épingle du jeu.
Bruno Gilles en embuscade au troisième tour
Malgré le petit score que lui attribue le dernier sondage de La Provence, 6%, Bruno Gilles ne s’avoue pas vaincu et affirme qu’il « existe encore des scénarios possibles » où il finirait maire de Marseille. Ces chances restent minces car il ne s’est maintenu que dans trois secteurs : le 4-5, son fief, les 11-12 et le 2-3. Mais l’ancien directeur de campagne de Jean-Claude Gaudin voit plus loin que le 28 juin et mise davantage sur le troisième tour, celui qui voit les conseillers municipaux élire le maire de Marseille au final. Et à cette occasion, il pourrait rattraper le soutien de certains de ses anciens alliés : « La donne a changé depuis cette histoire de procurations (…) Certains colistiers de Mme Vassal ont récemment repris contact avec moi et si ils veulent nous rejoindre, je reste ouvert », annonce-t-il. Et d’ajouter : « qui sait ce que fera le groupe de Samia Ghali si elle remporte le 15-16 ? ». Bruno Gilles compte bien jouer la partie jusqu’à la dernière minute et peut-être surprendre son monde au sprint final.
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