Olivier Dubuquoy, ancienne tête de liste EELV, souhaite rassembler les membres de plusieurs collectifs et partis de gauche, écologistes et citoyens en vue des Régionales. Son appel « il est temps ! » est-il une menace pour EELV ?
J-L F : Olivier Dubuquoy est un écologiste qui a fait ses preuves. Je ne me permettrai pas de le critiquer ou de le considérer à tort comme quelqu’un qui va nuire à l’écologie politique ou à la résonance de notre projet. Il a sans doute mis la charrue avant les bœufs quand la stratégie d’EELV a été votée en interne. Il était bien clair que nous allions d’abord réunir la famille écologiste, et qu’ensuite, nous appellerions les partenaires habituels à se rassembler autour de nous pour constituer une liste plus large. Nous voulions conserver l’écologie politique comme axe de campagne majeur. Cette stratégie avait également pour objectif d’aborder l’injustice sociale, l’injustice fiscale et le rebond économique.
Olivier Dubuquoy a pourtant affirmé à Gomet’ que la moitié des membres d’EELV Paca se sont ralliés à sa cause, et qu’il attend que le reste des adhérents fasse de même.
J-L F : Quand Olivier Dubuquoy évoque la moitié de nos adhérents, il grossit un peu le trait. Moins de 100 militants d’EELV Paca ont signé son appel alors que nous sommes plus de 800 adhérents dans la région. C’est un écologiste qui ne porte pas la marque EELV. Si aujourd’hui énormément de partenaires souhaitent nous rejoindre, c’est bien qu’EELV a fait ses preuves. Nous ne rejoindrons pas cet appel « il est temps ! ». Nous appelons d’ailleurs celles et ceux qui forment les composantes dissidentes de « il est temps ! », venant de Génération.s, du PS ou d’ailleurs, de s’affranchir de ce rassemblement de la gauche unitaire qui a tronqué le message. Je préfère qu’ils reviennent en tant que parti politique pour se rassembler autour du pôle écolo. C’est ça la stratégie, pas l’inverse.
Est-ce que l’écologie pourra sortir la Région Sud de cette domination de la droite ?
On est là pour porter de nouvelles valeurs progressistes.
Jean-Laurent Félizia
J-L F : L’écologie doit apporter des solutions sur un socle de fondamentaux qui résout le problème de l’inégalité, apporte la solidarité et s’adresse à toutes les générations. EELV ne représente pas la figure de proue qui va reconstruire une gauche un peu romantique. On est là pour porter de nouvelles valeurs progressistes.
Si on assiste au second tour des élections régionales à un duel entre Les Républicains et le Rassemblement National, seriez-vous prêt à soutenir la droite pour faire barrage à l’extrême droite ?
J-L F : Il ne m’appartient pas de le dire aujourd’hui. Je veux engager une dynamique qui nous place dans une meilleure posture que celle de ce duel entre deux partis de droite. Peut-être que les sondages (qui annoncent EELV entre 10 et 15 %, NDLR) minimisent notre impact sur l’électorat en région Paca. Je pense qu’on peut même créer la surprise et passer au second tour. Nous espérons pouvoir peser assez au premier tour pour ne pas avoir à jouer la carte de la consigne de vote « contre », ou de celle d’un désistement pour éviter le pire. Notre priorité, c’est d’exister au sein de l’hémicycle régional.
Liens utiles :
> Jean-Laurent Félizia : nouveau chef de file EELV pour les régionales
> Olivier Dubuquoy : « Il est temps, c’est le Printemps Marseillais à l’échelle régionale »
> Retrouvez l’actualité des élections régionales dans notre rubrique politique
> Alain Moscatello (Alteo) : « On veut investir pour recréer de l’emploi »