Les militants se massent dans la petite salle de l’Enjoy Café, dans le quartier de la Joliette à Marseille. Pour tenter de se réchauffer, certes, en cette soirée de janvier particulièrement glaciale, mais ce n’est pas la seule raison de leur venue. C’est à l’invitation de Renaud Muselier qu’ils sont réunis mercredi 18 janvier, pour l’inauguration de la permanence de son parti « Cap sur l’avenir – Nos territoires d’abord », lancé en octobre dernier. Le lieu, lui, a été choisi symboliquement, puisqu’il s’agit de l’ancien local de campagne de Renaud Muselier pour les régionales de 2021, dont il est sorti victorieux en nouant des alliances avec d’autres candidats.
La même recette s’applique pour Cap sur l’avenir : au milieu des militants, on distingue plusieurs têtes connues de la scène politique régionale, de bords différents. Plus précisément, quatorze formations politiques seraient actuellement représentées au sein du parti. Les proches de Renaud Muselier à la Région, à l’instar de Christophe Madrolle (UDE), Marie-Florence Bulteau-Rambaud (Ren), Eric Diard (LR) ou encore le maire de La Londe-les-Maures François de Canson, ont évidemment répondu présents. On croise également quelques figures du parti Renaissance – parti que Renaud Muselier a rejoint au niveau national-, comme le député Lionel Royer-Perreaut, qui glisse toutefois à Gomet’ « être là en tant que sympathisant » et non en tant qu’adhérent. Enfin, les maires de communes de différents départements régionaux ont fait le déplacement, comme pour appuyer la dimension régionale que veut se donner le parti.
Renaud Muselier mise sur la jeunesse
C’est tout sourire que le principal intéressé, Renaud Muselier, arrive dans la salle sous les applaudissements, serrant les mains à droite ou à gauche … Pourtant, il ne prend pas la parole tout de suite, pour laisser d’abord s’exprimer le secrétaire général de Cap sur l’avenir, Thomas Berettoni : la trentaine, premier adjoint au maire de Saint-Laurent-du-Var, ce dernier réaffirme la ligne directrice du parti : « Affirmer, défendre et promouvoir les territoires du Sud. » C’est ensuite un autre jeune qui prend la parole : Loris Martin, qui pilotera le collège des « Jeunes d’abord » au sein du parti. Car Renaud Muselier entend bien miser sur l’ADN jeune de Cap sur l’avenir : ils seraient ainsi 172 adhérents de moins de 25 ans sur les 1750 que compte à ce jour le parti. Pour en attirer davantage, une réduction sur le coût de l’adhésion est même prévue.
Interrogé à la fin de l’inauguration , Renaud Muselier semble vouloir s’effacer pour laisser place à la jeunesse : « Bien sûr que nous nous présenterons à des élections. Mais moi je ne serai pas candidat. Par contre nous travaillons avec beaucoup de gens de la société civile, des jeunes déterminés. Ce sont eux qui iront aux élections, et nous les soutiendrons. » Quelles élections ? « Toutes celles qui se présenteront » esquive, sourire en coin, le président du parti. Malgré les relances, il n’en dira pas plus sur les élections ciblées … Seule certitude à ce jour : l’objectif est davantage de se concentrer sur les élections locales, sans viser d’élections nationales. Une grande campagne militante devrait être lancée en avril 2023.
Les déserts médicaux, la sécurité, l’eau … et la lavande
Pour ce qui est du programme du parti, lui aussi se veut 100% régional, en s’attaquant à des problématiques bien locales. Renaud Muselier cite six axes sur lesquels il souhaite travailler : les déserts médicaux, la sécurité, le verdissement du territoire, l’eau mais aussi … la lavande ! « On peut dire que ce n’est pas un problème majeur, mais c’est tout de même un sujet français et européen qui fait rayonner la région ! », défend celui qui en est président.
Sur le volet de l’eau, Renaud Muselier entend « éviter des guerres de l’eau » en renouant le dialogue entre l’amont – les territoires d’où provient l’eau – et l’aval, qui la reçoit. Enfin, figure également dans le programme du parti le projet des Jeux olympiques d’hiver 2034 dans les Alpes, déjà annoncé début 2022 par Renaud Muselier (voir notre article). « Le dossier doit être présenté cette année ou l’année prochaine » précise Renaud Muselier.
« Un outil d’addition »
Une question se pose cependant : comment Renaud Muselier compte-t-il combiner sa double appartenance à son propre parti et à Renaissance au niveau national ? « Je suis entré à Renaissance car c’est le seul parti où je suis respecté en tant que président de Région. Avec Cap sur l’avenir, c’est à moi de faire la synthèse des remontées de terrain et ensuite de les relayer soit en tant que président délégué des régions de France, soit sur le plan politique au sein de Renaissance. En aucun cas je ne mêle la Région et Renaissance » affirme Renaud Muselier, interrogé par Gomet’. Face à l’hypothèse d’un scénario où un candidat Cap sur l’avenir se trouverait confronté à un candidat Renaissance lors d’un scrutin local, il martèle à nouveau : « Je ferai tout pour qu’il y ait une addition des forces face aux extrêmes. Cap sur l’avenir est un outil de rassemblement. »
La prochaine échéance locale, les élections municipales de 2026, confirmera ou non cet optimisme. Quoi qu’il en soit, Renaud Muselier, lui, est catégorique : « Je ne suis pas candidat à la mairie de Marseille et je ne le serai pas. Mais je compte bien peser dans le paysage politique … »
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