La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé, vendredi 24 février, le déblocage d’une enveloppe de 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour le développement des infrastructures de transports et plus particulièrement pour « une nouvelle donne ferroviaire » en France. L’occasion de mettre sur les rails le projet d’Emmanuel Macron de développer des RER métropolitains dans plusieurs métropoles de France, dont Aix-Marseille Provence. « Ce projet de RER métropolitain est indissociable du renouveau des petites lignes », estime Elisabeth Borne dans le discours prononcé le 24 février devant divers représentants politiques, institutionnels et associatifs.
Selon des sources concordantes, le président de la République dont la venue est annoncée fin mars à Marseille pour une revue générale du plan Marseille en grand, devrait faire des annonces à cette occasion concernant la réouverture de la ligne Aix-Rognac, également appelée Aix-étang de Berre, et fermée depuis de nombreuses années.
La réouverture de cette ligne s’imbriquerait dans le projet de RER métropolitain annoncé par le chef de l’Etat. L’objectif affiché serait de relier Aix à Rognac, puis Vitrolles, et de l’autre côté en reliant Marseille à Vitrolles. La gare de Vitrolles deviendrait ainsi un pôle multimodal incluant également le futur téléphérique entre la gare, Airbus et l’aéroport Marseille Provence (voir notre article). « L’objectif est de faire une boucle », précise une source proche du dossier. Le projet ne devrait pas voir le jour avant 2030. Cette réouverture est réclamée depuis longtemps par les associations comme NosterPaca ainsi que par les élus aixois.
Marseille en grand : une augmentation de la part de subventions lors de la prochaine venue d’Emmanuel Macron ?
Le Président de la République pourrait également annoncer depuis Marseille lors de sa prochaine visite une rallonge de la part de subventions sur le milliard alloué par l’Etat pour le développement du volet transports dans le cadre du plan Marseille en Grand. Sur ce milliard, la part de subventions est actuellement de 250 millions d’euros, contre 750 millions d’avances remboursables. Côté éducation, un autre pan de Marseille en grand, « une séquence sur les écoles laboratoires serait prévue lors de la venue d’Emmanuel Macron », selon cette même source.
Des financements pour raviver le fret ferroviaire sur la zone du Grand port maritime
Plus globalement, « cette enveloppe de 100 milliards d’euros doit servir à la régénération du réseau. Cela passe par le maintien du TGV, qui est une fierté française, mais aussi par la relance du fret ferroviaire », détaille le député de la 12e circonscription Jean-Marc Zulesi, également président de France Mobilités, interrogé par Gomet’.
Il rappelle le travail déjà mené sur la gare de triage de Miramas en ce sens. En l’occurrence, il serait surtout question de développer le fret sur la zone portuaire : « Tout un travail va être mené en concertation avec Christophe Castaner pour créer des infrastructures dignes de ce nom, avec des plateformes ferroviaires pour acheminer et décharger les marchandises », poursuit l’élu. Des annonces plus précises devraient être faites en juin quant au calendrier du développement du fret ferroviaire. En attendant, le GPMM a déjà enclenché un report modale vers le ferroviaire de ses marchandises, qui a progressé de 4% entre 2021 et 222 exposaient le président du Port Christophe Castaner et son directeur Hervé Martel lors d’une conférence de presse le 24 janvier dernier.
Parmi les autres projets financés par l’enveloppe de 100 milliards d’euros, les prochaines phases de la ligne Nouvelle Provence-Alpes-Côte d’azur, ainsi que la restauration des routes. Un volet dédié au vélo est également au programme mais devrait être précisé dans le cadre d’un comité interministériel dédié au vélo qui doit se tenir fin mars.
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