Ce vendredi 24 septembre, Sophie Joissains a remplacé sa mère, Maryse Joissains, à la tête de la mairie d’Aix-en-Provence, au terme de conseil municipal. Une élection contre laquelle les élus d’opposition ont manifesté leur désaccord, comme Anne-Laurence Petel (LREM) et Marc Pena (PS). La nouvelle maire pourra en revanche compter sur le soutien indéfectible des membres de sa famille Les Républicains pour ce mandat, comme Renaud Muselier. Florilège de réactions.
Marc Pena : « Si ce n’avait pas été le clan Joissains, nous aurions pris part au vote »
Après une sortie fracassante de la salle du conseil, le président du groupe de gauche Aix en partage, brandit une pancarte au message explicite : « Joissains I (1978-1983 » / Joissains II (2001-2021) / Joissains III (2021- …) ». « Voyez, c’est un tableau que j’ai presque emprunté à mon fils qui étudie actuellement l’histoire des rois des France. Il en a un bon exemple ici, à Aix », sourit Marc Pena, mi-amusé, mi-amer.
Pour le constitutionnaliste, c’est sur la forme que le bât blesse : « A la limite, il y aurait eu débat en leur sein pour que quelqu’un de leur majorité hors du clan Joissains se présente, je pense que cela aurait été mieux pour la démocratie. Evidemment, il n’y a pas de délit de faciès, ce n’est pas parce qu’elle s’appelle Sophie Joissains qu’elle ne peut pas faire de politique, mais c’est la manière dont les choses se passent qui est dénonçable ».
Le conseiller municipal, interviewé par Gomet’, entend mener une liste d’opposition forte face à cette nouvelle édile : « Je pense que pour l’instant, la majorité est unie. Mais Sophie n’a pas la force politique de sa mère, et dans quelques temps, il pourrait y avoir des divisions », poursuit Marc Pena.
Anne-Laurence Petel : « Une mise en scène à la nord-coréenne »
De son côté, la présidente de l’autre groupe d’opposition, Aix au coeur, Anne-Laurence Petel, députée LREM des Bouches-du-Rhône, dénonce « une mascarade ». « Le fait d’avoir fait une mise en scène en convoquant tous les maires du Pays d’Aix, ça fait très Nord Coréen », s’agace Anne-Laurence Petel.
Pour l’élue, le problème remonte aux dernières élections municipales : « L’an dernier, les Aixois ont été trompés, on ne leur a pas dit clairement que Maryse Joissains allait être sous le coup d’une décision judiciaire les semaines suivant l’élection. Si Sophie Joissains veut gagner légitimement, elle le peut : en demandant la démission de son conseil municipal et en convoquant les électeurs aux urnes ». Une démission qu’Anne-Laurence Petel entend suggérer à la nouvelle maire d’Aix.
Interrogée par Gomet’, elle confie qu’elle aurait réagi « exactement pareil » si quelqu’un d’autre que Sophie Joissains s’était porté candidat. « Mais on est tout de même dans le pire du pire, à savoir une gestion clanique du pouvoir, depuis trop longtemps. Il n’a même pas été considéré si un autre membre de la majorité était plus compétent ou qualifié que Sophie Joissains. Cela relève presque du droit divin ».
Muselier : « Le poids de l’héritage, ce n’est pas rien ! »
Le président de la Région Sud Renaud Muselier est venu soutenir sa vice-présidente à la Région pour son élection. Il affiche un soutien indéfectible pour Sophie Joissains : « C’est une émotion énorme. D’une part parce que sa mère lâche (sic) et traverse une épreuve ; d’autre part, elle est en fonction avec le poids de l’héritage. Ce n’est pas rien ! […] Je serai à ses côtés pour la soutenir ». En ce jour de conseil municipal, la maire sortante était effectivement absente pour raisons de santé.
Concernant les critiques des élus d’opposition, Renaud Muselier dénonce « l’incohérence » de ceux qui critiquent l’élection de Sophie Joissains : « Les mêmes qui aujourd’hui contestent ici, n’ont pas contesté à Marseille. C’est une perte de crédibilité politique pour eux », s ‘enflamme le président de Région.
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