Plan vélo : Martine Vassal veut « faire le maximum » avant les JO 2024

Après avoir annoncé la création d’une nouvelle piste cyclable reliant le Vieux-Port aux Catalans, la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence, Martine Vassal, a répondu lundi 23 mai aux questions de la rédaction de Gomet’. Dans son bureau, elle nous donne plus de détails sur la suite du plan vélo métropolitain. En matière d’aménagements cyclables, et plus globalement de transports, elle souhaite rattraper « le retard » avant les Jeux olympiques de 2024. Entretien.

Bonjour Martine Vassal, vous avez une bonne nouvelle à annoncer aux cyclistes marseillais, n’est-ce pas ?

Martine Vassal : Tout à fait. Dans le cadre du plan vélo que nous avons voté en 2019, nous avançons. Nous allons commencer dès le début de cet été 1,06 kilomètre de piste cyclable sur le Vieux-Port. Elle va donc relier le Vieux-Port aux Catalans. C’est un endroit qui est emblématique en lien aussi avec ce que nous avons fait sur la Corniche. Donc une bonne avancée pour le vélo, qui va permettre de créer un point de liaison important sur un site qui est merveilleux. Ce sera une des plus belles promenades en vélo que l’on pourra faire (…) On commence cet été avec l’échangeur. Ce sera assez rapide, ce n’est que de la peinture. Le tronçon Pharo-Catalans sera livré fin 2022. C’est la partie la plus facile à faire. Et ensuite l’autre, Pharo-Criée, c’est début 2023.

Comment est-ce que la Métropole va s’y prendre avec cette nouvelle piste ?

M.V. : L’idée, c’est de faire une piste bidirectionnelle. C’est à dire qu’il y ait deux sens qui soient préservés, qui soient protégés, comme l’est la piste cyclable sur la Corniche. On a réfléchi et c’est l’option la plus logique (…) et la moins accidentogène. On veut permettre aux cyclistes de faire toute la Criée, de remonter jusqu’au Pharo et d’aller jusqu’aux Catalans. Et pour cela, on va aménager le côté droit en montant. L’idée c’est d’avoir un endroit dédié au vélo dans un sens et dans l’autre, avec bien sûr des aménagements pour l’entrée dans le tunnel, et les différentes sorties. Celles pour accéder aux monuments qu’il y a sur tout le trajet.

On dit systématiquement qu’on ne fait pas de piste cyclable, mais c’est faux.

Martine Vassal

Et au niveau du stationnement automobile, en terme de sécurité, n’est-ce pas dangereux pour les cyclistes ?

M.V. : On prend la place sur la chaussée avec une demande qui va être faite à la ville pour lever (20) places de stationnement, et pour éviter qu’il y ait de danger. C’est à dire pour que les voitures ne puissent pas traverser la piste cyclable. C’est pour ça qu’on la fait bidirectionnelle à partir de la Criée, à partir de l’entrée du tunnel jusqu’aux Catalans. Mais en tout cas, ces 1,06 kilomètre seront un pur bonheur pour continuer à rouler jusqu’à la Joliette. Donc une belle promenade pour aller de la Joliette jusqu’aux Catalans, et puis après jusqu’à la Corniche.

Et la suite du plan vélo, c’est quoi ?

M.V. : Le plan vélo va jusqu’en 2030, mais une partie importante doit être livrée en 2024. On essaye de se concentrer un maximum sur tout le bord de mer, pour aller jusqu’à la Pointe Rouge, et récupérer la promenade de l’Huveaune. Pour permettre à chacun de pouvoir utiliser le vélo et de regarder aussi ce qui se passe au niveau des épreuves sportives de voile. On veut en faire un maximum pour 2024, pour les Jeux olympiques.

Nous avons la compétence voierie, mais le stationnement dépend du pouvoir de police du mairie.

Martine Vassal

On peut imaginer une extension depuis les Catalans en direction de la Corniche jusqu’au Marégraphe ?

M.V. : Dans le plan vélo, il va y avoir une partie effectivement entre les Catalans et le Marégraphe, après le pont de la Fausse Monnaie. C’est le tout début de la Corniche. On veut la sortir avant 2024, c’est l’objectif. Faire une boucle complète. Ce travail devra être effectué en concertation avec la Ville de Marseille pour savoir à quel endroit on doit faire passer cette piste. Elle peut être bidirectionnelle, mais il faut surtout qu’elle soit sécurisée.

Pourquoi le travail avec la Ville est-il indispensable ?

M.V. : Il y a beaucoup de stationnements. Donc il faut voir avec la mairie ceux qu’on peut supprimer. Nous avons la compétence voierie, mais le stationnement dépend du pouvoir de police du maire. Par ailleurs, on ne peut pas toucher au pont de la Fausse Monnaie, ni à celui du Vallon des Auffes. C’est interdit. On fera sans doute une zone 30 à ces endroits-là.

Le GIP (groupement d’intérêt public) sur les transports métropolitains, doté de 250 millions d’euros en subvention et de 750 millions d’avances remboursables, contribue au financement des mobilités douces ?

M.V. : En 50 ans, il n’y a pas eu grand chose en matière de transport dans la deuxième ville de France. C’est clair que le GIP transport nous aide à réaliser des investissements qui n’auraient pas pu être fait précédemment. On n’investit pas directement sur le vélo avec, mais la masse financière qu’on dégage sur le transport lourd nous permet d’investir après sur le reste des mobilités.

On a 50 ans de retard sur les transports. C’est une évidence.

Martine Vassal

Ne croyez-vous pas que les Marseillais vont petit à petit réduire l’utilisation de la voiture au profit d’autres mobilités plus douces ?

M.V. : Oui, à terme on arrivera à cette situation. Mais, à mon avis, pas avant dix ans. Et puis il faut bien sortir de la ville. Je pense que les modes de déplacement vont changer. En développant les transports en commun, les gens vont s’apercevoir que c’est mieux de laisser la voiture à la maison. Quand on prend le goût des transports en commun, c’est quand même plus agréable, et ça coûte moins cher. Aujourd’hui, sans la voiture, vous n’avez pas d’autre moyen que de vous déplacer à pied ou en bus. Je le répète, on a 50 ans de retard sur les transports. C’est une évidence. Il y a un problème de temps et de financement.

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