À l’occasion de la présentation de sa nouvelle feuille de route (voir en fin d’article), la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine d’Aix-Marseille Provence (CCIAMP) a fourni de nouvelles informations sur le projet de« communauté eurafricaine d’entrepreneurs » nommée Afric’Agora. Un premier coworking sera installé « dans les plus beaux bureaux du monde », sourit Jean-Luc Chauvin, le président de la Chambre. L’agora marseillaise sera située au World Trade Center, le 30e et dernier étage de la tour La Marseillaise – 450 m² de bureaux avec, comme voisin de pallier, le grand port maritime de Marseille. « C’est un premier démonstrateur (…) dans lequel on va proposer aux entrepreneurs africains, et méditerranéens, de louer des bureaux équipés (3000 euros l’année, ndlr) », précise Frédéric Ronal, membre élu de la Chambre en charge du dossier. La communauté Africalink y installera son nouveau siège dès l’ouverture du lieu, espérée début 2023.
C’est un premier lieu, un démonstrateur de ce qu’on pourrait faire ailleurs demain.
Frédéric Ronal
Le projet est bouclé, il faut maintenant le commercialiser. Dans les mois à venir, la CCIAMP va approcher une quarantaine d’entreprises méditerranéennes et africaines, principalement celles du réseau Africalink. Elle cherche à se constituer une base solide de premiers prospects – il en existe deux catégories. Les adhérents, d’abord, cotiseront au club en échange d’un certain nombre de services (bureaux, espace de convivialité, restauration). « On en veut le maximum en France et en Afrique (…) il en faudra entre 100 et 150 pour tourner à plein régime », déclare Frédéric Ronal. Tandis que les clients « viendront faire de l’évènementiel ». Afric’Agora sera également mis à la disposition des 28 consuls africains basés à Marseille. La décoration du lieu devrait être confiée à des artistes africains. Des expositions culturelles ouvertes au public seront organisées régulièrement.
Comment peut-on prétendre être un hub entre la France et l’Afrique sans ce genre de lieu ?
Frédéric Ronal
Afric’Agora sera autosuffisant ou ne sera pas. « On sera indépendant sur le plan économique, on ne dépendra pas d’une subvention », précise le membre élu de la Chambre. Une manière de gagner en flexibilité, et de faciliter l’exportation du concept au-delà de nos frontières – au Maroc, ou au Cameroun par exemple. « C’est un projet qui est très attendu, poursuit le membre élu, y compris par les plus hautes autorités de l’État. Elles ont dans leur carton la Maison des mondes africains, un projet dont on pourrait être le laboratoire, le fer de lance ».
Jean-Luc Chauvin s’interrogeait déjà en 2021 au détour d’une tribune publiée dans Gomet’ :« Comment la France pourrait-elle se priver d’Aix-Marseille Provence dans le renouvellement d’un partenariat nouveau avec l’Afrique ? ». Le président de la Chambre, qui se souvient du manque d’intérêts des collectivités locales à l’annonce du projet, ajoute aujourd’hui qu’Afric’Agora est également « regardée de près par l’Europe ». Il ne manque plus que 300 000 euros de fonds privés pour couper le ruban.
La feuille de route 2021 – 2026 de la CCIAMP
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