C’est un conseil municipal conséquent qui s’est tenu ce vendredi 8 avril, à l’avant-veille de l’élection présidentielle. Et pour cause, c’est à l’occasion de ce conseil qu’a été adopté le rapport sur le budget primitif de la Ville (rapport 8). Un budget qui se chiffre pour 2022 à 1,7 milliard d’euros (voir tableau ci-dessous) et a suscité de vifs débats au sein de l’hémicycle municipal.
La hausse de la taxe foncière déchaîne les passions
Premier point d’achoppement de cette longue séance : la hausse de la taxe foncière à Marseille, dont le taux d’imposition passe de 39 à 45% (rapport 9), soit une hausse estimée de 14%. Déjà annoncé en amont du conseil, le sujet, brûlant, n’a pas manqué de déclencher les hostilités entre les élus de l’hémicycle, jusqu’alors plutôt calmes. L’opposition LR, qui s’était déjà exprimée à la veille du conseil, a réitéré son désaccord avec cette mesure. « Pourquoi faut-il que vous choisissiez de faire cette hausse d’impôts maintenant, en pleine période d’inflation ? », interpelle Lionel Royer-Perreaut. « Je ne comprends pas que la Ville ait tant besoin d’augmenter les impôts, compte tenu des sommes allouées par l’Etat dans le cadre de Marseille en grand », soulève pour sa part l’élue du 13/14 Hayat Atia. Des accusations que la majorité réfute en mettant l’ancienne mandature face aux hausses d’imposition que cette dernière a elle-même opérées. A la demande de la présidente du groupe Une volonté pour Marseille Catherine Pila, les élus ont finalement clôt ce débat par un vote à main levée, qui a abouti à l’adoption du rapport.
La Ville adopte un plan d’investissement à 1,7 milliard d’euros pour 5 ans
Pour cette mandature, la majorité Printemps Marseillais entend mettre l’accent sur l’investissement, ce qui ressortait déjà de ses orientations budgétaires présentées lors du précédent conseil municipal. Ce plan d’investissement sera doté d’1,7 milliard d’euros pour cinq ans et s’appuie notamment sur l’apport financier de l’Etat pour Marseille en grand. En ce sens, la Ville a présenté lors du conseil municipal du 8 avril un plan pluriannuel d’investissement. « Une première pour Marseille », se réjouit l’adjointe à l’urbanisme Mathilde Chaboche, en charge de la rédaction de ce document. La Ville dit ainsi se conformer à une recommandation de la Chambre régionale des comptes. Ce plan sera articulé autour de huit thématiques, de l’environnement à la culture, en passant par les moyens de l’administration et la rénovation des écoles (voir rapport 14 en document source). « Ce document va nous donner de la crédibilité et nous permettre de trouver des co-financeurs », ajoute l’adjointe à l’urbanisme.
L’adoption de ce rapport 14 a entraîné un débat sur le montant des aides aux communes accordées par le Département. La présidente de l’institution Martine Vassal, également conseillère municipale d’opposition, a tendu la main au maire Benoît Payan : « Maintenant que nous avons ce plan, nous regarderons comment nous pouvons être aux côtés de la Ville de Marseille. J’espère que cette aide vous permettra de ne plus augmenter les impôts », promet celle qui a annoncé son soutien à Emmanuel Macron lors du précédent conseil municipal. Devant à cette proposition, Benoît Payan joue la surprise et dit « saisir la balle au bond », mais fustige au passage le système d’attribution d’aide aux communes du Département : « Un euro pour Marseille ne vaut pas un euro dans d’autres villes comme Cassis », déplore l’édile qui espère voir l’aide financière apportée à Marseille « doublée ».
La rénovation urbaine, pierre angulaire du budget
Au cours du conseil, les élus ont procédé au vote du protocole 2022 de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) au cours du rapport 29, présenté par la deuxième adjointe Samia Ghali. Part importante des investissements de la Ville, la rénovation urbaine dispose sur le mandat d’une enveloppe de 543 millions d’euros auxquels s’ajoutent une première subvention de 650 millions d’euros apportée par l’Etat au titre de l’Anru, complétée de financements de l’agence nationale de l’habitat (Anah) à hauteur de 14 millions d’euros par an jusqu’en 2030. La part financée par l’Anru sera fléchée sur différents projets, dont deux approuvés au cours du conseil municipal sur les quartiers de Grand Saint Barthélémy et Grand Malpassé (rapport 30) ainsi qu’Air Bel (rapport 31). A ce titre, Marseille accueillera le 29 avril prochain la directrice générale de l’Anru Anne-Claire Mialot.
Document source : les rapports présentés au cours du conseil municipal du 8 avril
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