Conseil municipal : la Ville de Marseille se dote d’un plan d’investissement à 1,9 milliard

Plus de 300 projets financés d’ici 2029, pour un montant total d’1,9 milliard d’euros. C’est l’objectif affiché par la Ville de Marseille, qui s’est dotée pour la première fois d’un plan pluriannuel d’investissement (PPI), voté lors du conseil municipal du vendredi 15 décembre. « C’était une recommandation de la Chambre régionale des comptes et c’est une première historique pour la Ville de Marseille […] Nous avons tenu notre engagement » se réjouit l’adjoint aux finances Joël Canicave.

« Une liste d’envies plutôt qu’un document budgétaire » pour Royer-Perreaut

Chaque année, environ 300 millions d’euros d’investissement seront donc débloqués. Au total, ce milliard d’euros sera réparti sur six ans, de 2024 à 2029. Des dates qui suscitent rapidement les critiques de l’opposition, mais aussi de la majorité municipale. « Ce PPI manque de cohérence et n’a pas grand chose de collectif. Il va par moment à l’encontre du programme de 2020 sur lequel nous avons été élus. […] En outre, dégager 300 millions d’euros c’est ambitieux, alors que nous venons de réussir à désendetter la ville », pointe ainsi l’ex-adjointe à l’urbanisme, aujourd’hui membre du groupe écologistes et pluriels, Mathilde Chaboche.

« Pourquoi d’un seul coup se projeter sur les trois années après la fin de votre mandat, alors que nous sommes les uns et les autres dans l’incertitude. […] Ce document est tout sauf budgétaire et s’apparente davantage à une liste d’envie. Il donne l’impression que vous repoussez à après des projets qui aurait pu être structurants sur votre mandat : Chanot, les piscines … » reproche pour sa part le député (Ren.) Royer-Perreaut. Le député regrette en outre un flou entourant ce PPI «sans trajectoire qui permet de visualiser les autorisations de programmes et crédits de paiement des projets. »

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Depuis 3 ans, nous travaillons sans relâche pour relever Marseille.

Aujourd’hui, nous dotons Marseille d’investissements majeurs pour 300 projets qui vont continuer à transformer durablement la… pic.twitter.com/O1E79S1ttV

— Benoît Payan (@BenoitPayan) December 15, 2023

« C’est un document qui a vocation à évoluer et qui sera réexaminé à chaque vote de budget. Certains projets ne sont pas encore chiffrés car pas assez matures. Mais ce texte va nous aider à piloter les investissements », explique Joël Canicave. Dans cet objectif, la municipalité bénéficiera d’une main tendue presque inespérée : celle du Département, dont le vice-président Yves Moraine promet l’appui. « Il faut que l’on s’entende. Le Département est disponible pour définir en commun les priorités et les financer », affirme-t-il ainsi en conseil municipal, malgré l’abstention sur le vote de son groupe Une volonté pour Marseille. La Métropole aussi devrait apporter son aide, ce qui s’ajoute aux financements de l’Etat dans le cadre du plan Marseille en grand. Reste encore à convaincre la Région, avec laquelle les relations sont pour l’heure tendues…

Un budget chiffré lui aussi à 1,9 milliard d’euros

Une autre première pour la Ville : l’adoption dans les temps de son budget 2024. « C’est la première fois que nous votons notre budget en décembre » ironise lui-même Joël Canicave. Il faut dire que le budget 2022, lui, avait été annulé en raison de l’augmentation de la taxe foncière … Cette année, les hausses d’impôts ne sont pas à l’ordre du jour, les taux devant rester fixes. Ce budget primitif est lui aussi chiffré à 1,9 milliard d’euros, dont 1,4 milliard de fonctionnement et un peu plus de 500 millions d’investissement. Il est complété de cinq budgets annexes (voir le tableau ci-dessous).

Un budget « assaini », selon les mots de Joël Canicave, marqué par une stabilisation du remboursement de la dette qui plafonne à 200 millions d’euros. « On ne va plus vers une tutelle, on est vers quelque chose de serein » insiste l’élu aux finances. Parmi les grands changements à venir au cours de l’année, s’ils restent encore flou, Joël Canicave promet d’ores et déjà que « les Marseillais pourront enfin se baigner dans le bassin du Mucem en 2024. » La Ville promet aussi de recruter du personnel municipal.

Au lendemain de son bilan de mi-mandat, l’opposition, au centre comme à droite et extrême-droite, on reproche à Benoît Payan « un manque d’audace » (Lionel Royer-Perreaut) dans ses investissements et le peu d’actions marquantes sur ces trois années.« Il n’y a pas de problème de construction budgétaire mais d’exécution des budget. […] toutes les mairies de secteurs de cette ville ont autant de budget pour 2024 que pour les budgets participatifs. Est-ce qu’il ne vaut pas mieux les donner aux élus de secteurs ? » interroge pour sa part l’élu LR Pierre Robin.

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