À l’école élémentaire Bouge (13e arr.) de Marseille, on passe un dernier coup de balai avant la visite présidentielle de jeudi matin. Emmanuel Macron, de passage dans la cité phocéenne, rencontrera enseignants et écoliers de cet établissement à l’occasion de la rentrée scolaire. Avant d’échanger avec les élèves d’une classe de CM2, le chef de l’État « constatera l’état du bâti » de l’école Bouge, renseigne l’Élysée.
Mais à la veille de la rentrée des classes, l’établissement scolaire Bouge est bel et bien fermé au public… et aux journalistes. Ce mercredi matin, une direction revêche, probablement lasse des nombreuses sollicitations de la presse, nous refuse l’accès. À l’abri des regards, devant la grille d’entrée de l’école, nous parvenons tout de même à échanger avec Charlotte, accompagnante des élèves en situation de handicap (AESH). Elle est en charge d’une classe Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire) au sein de l’école Bouge. « On espère que certaines choses vont changer, nous glisse-t-elle même si la situation s’est nettement améliorée pour les élèves en situation de handicap ces dernières années ». Charlotte souligne notamment un problème récurent au sein de l’établissement : « C’est compliqué l’hiver […] nos élèves n’ont pas accès à l’étage (ndlr : certains sont à mobilité réduite) mais c’est au rez-de-chaussée qu’il fait le plus froid ». Le programme officiel d’Emmanuel Macron prévoit demain un échange avec les AESH de l’école Bouge. L’occasion ou jamais pour Charlotte et ses collègues de profiter du plan écoles et d’évoquer ce souci d’isolation avec le chef de l’État.
Le plan écoles initié par la Ville de Marseille est un projet de réhabilitation des 172 écoles de la ville chiffré à 1,2 milliard d’euros (820 M€ pour de la rénovation lourde, et 380 M€ pour de la remise à niveau). Il s’agit selon Benoît Payan de « la plus grande opération de rénovation foncière du pays » (lire notre article). Emmanuel Macron promet une subvention colossale de l’État. Une enveloppe qui pourrait couvrir jusqu’à 90% du montant total des opérations selon Pierre-Marie Ganozzi, en charge du projet à la mairie.
[Images] L’école élémentaire Bouge (13e arr.) recevra la visite de @EmmanuelMacron demain matin à l’occasion de la rentrée des classes 🏫 Le président de la République constatera l’état du bâti avant d’échanger avec les élèves d’une classe de CM2 🧑🤝🧑 #Marseille pic.twitter.com/ImoHEQOIHp
— Gomet’ (@Gometmedia) September 1, 2021
Parents et enseignants réclament une « planification transparente » du plan écoles
Le Collectif des écoles de Marseille (CeM), qui regroupe enseignants et parents d’élèves, attend avec impatience l’arrivée du Président de la République. Sa visite pourrait (enfin) permettre au dispendieux plan écoles de décoller. « On souhaite une planification transparente des opérations », nous déclare ce matin Arnaud, membre du collectif. Si le coût du projet est connu (1,2 milliard d’euros), le financement et encore moins le déploiement, ne sont encore connus. Notamment la durée des travaux. « Est-ce qu’on parle d’un projet sur cinq ans ? Sur dix ans ? On n’en sait rien pour le moment », remarque Arnaud. Il espère que les montants mobilisés ne serviront pas uniquement à la réhabilitation du patrimoine existant. Le collectif imagine la construction de nouvelles écoles dans certaines zones « abandonnées », ou encore à « remettre sur des rails les services publics et techniques ». Arnaud déplore notamment le manque d’agents municipaux en renfort au moment du déjeuner. « Pendant la pause méridienne, le taux d’encadrement est ingérable […] À Marseille, on est à un adulte pour soixante enfants ». Pour le collectif, une rénovation des établissements sans repenser le fonctionnement interne des écoles, sera un échec.
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