« Décloisonner les savoirs » : tel est le mot d’ordre d’Aix-Marseille Université (AMU). Au travers de 16 instituts d’établissements répartis entre Aix-en-Provence et Marseille, AMU promeut l’interdisciplinarité, qui consiste à faire se croiser plusieurs champs de recherche, mais aussi plusieurs acteurs : étudiants, chercheurs, entrepreneurs… « Ce sont des ponts entre le monde de la recherche et de l’enseignement et le monde économique. Ils valorisent les thématiques d’excellence d’Aix-Marseille Université », présente Eric Berton en introduction d’une conférence en ligne portant sur ces « nouveaux objets universitaires » que sont les instituts d’établissement, mardi 15 juin.
Les instituts d’établissements associent enseignement et recherche au sein de « graduate schools », structures universitaires fréquentes aux Etats-Unis mais peu répandues en France. Elles offrent des programmes menant aux diplômes de maîtrise et de doctorat. AMU propose des structures similaires, comme la Neuroschool, développée au sein de l’Institut NeuroMarseille depuis 2018. Cet institut comprend aussi neuf laboratoires, ce qui permet aux étudiants de la Neuroschool de partager leur temps entre la formation et la pratique. Surtout, loin de se cantonner aux neurosciences, la Neuroschool propose des parcours sur-mesure, à la croisée entre diverses disciplines : « Les étudiants peuvent choisir leur parcours dans cette offre de formation en neurosciences avec des modules supplémentaires, par exemple un diplôme de communication en partenariat avec l’Ecole de journalisme de Marseille (EJCAM) pour peut-être un jour leur permettre de devenir journaliste scientifique », explique Pascale Durbec, directrice de l’institut NeuroMarseille.
Nous faisons le choix de proposer une formation interdisciplinaire et ouverte sur la société
Marie-Thérèse Giudici-Orticoni
Idem du côté de l’Institut de microbiologies, bioénergies, et biotechnologies (IM2B), basé à Marseille, qui propose des programmes à destination des doctorants issus de différents champs disciplinaires pour les former à une recherche collaborative et interdisciplinaire. « De façon générale, un doctorat se veut précis, spécialisé. Ici, à l’IM2B, nous faisons le choix de proposer une formation interdisciplinaire et ouverte sur la société », indique Marie-Thérèse Giudici-Orticoni, directrice de l’IM2B.
L’interdisciplinarité a aussi sa part d’importance dans le domaine de la recherche médicale. L’Institut d’immunologie et de cancérologie d’AMU met ainsi en relation deux domaines médicaux habituellement indépendants l’un de l’autre : « Aujourd’hui, l’interdisciplinarité est obligatoire dans la prise en charge des cancers : on utilise l’étude du système immunologique pour détecter d’éventuelles cellules tumorales . Cela peut aussi nécessité des technologies qui font appel à la physique, aux mathématiques, ou encore à la chimie », détaille le directeur de l’Institut, Jean-Paul Borg.