Les Français n’étaient pas les seuls à attendre avec impatience le résultat des élections législatives. Dans les pays voisins, les élections d’hier ont également été suivies de près. Le résultat a suscité des réactions diverses, mais un consensus semble se dégager au-delà des frontières nationales : les meilleurs jours d’Emmanuel Macron sont révolus et ce qui pourrait venir fait peur.
L’Allemagne craint une France ingouvernable et de nouvelles manifestations de gilets jaunes
Bien qu’il y ait une sympathie générale pour Emmanuel Macron en Allemagne, de nombreux médias allemands comme le journal berlinois taz, qualifient le résultat des élections d’hier comme « une victoire pour la démocratie ». Ce qui ne s’est pas produit en France depuis 60 ans, un gouvernement de coalition, est tout à fait normal en Allemagne. Pour les observateurs politiques allemands la suite est déjà très claire : « Le centre de Macron, déjà très large, doit encore s’élargir » et glisserait par conséquent vers la droite. Ils craignent que le pays, si important pour les relations franco-allemandes, tant sur les questions politiques qu’économiques, devienne ingouvernable suite aux blocages entre les partenaires de coalition et que le peuple manifeste à nouveau dans les rues.
Italie : Mélenchon, le Chávez français
« Si Mélenchon a réussi à faire reculer Macron lors de la dernière législature avec seulement 17 députés de la France Insoumise, les plus de 150 députés de la coalition Nupes qui font leur entrée à l’Assemblée nationale promettent de transformer le Parlement en spectacle » écrit le journaliste Stefano Montefiori pour Corriere della sera en Italie. Parlant de Nupes, il s’agirait plutôt « d’une gauche de combat plus que de gouvernement ». Il compare Mélenchon avec l’ancien président du Venezuela Hugo Chávez, qui a adopté un style de gouvernement autoritaire et d’extrême gauche, tout en jouissant d’une grande popularité. Pour lui, Mélenchon est « un rêveur tiers-mondiste passionné par l’Amérique latine » et un braillard, qui est surtout resté dans les mémoires à l’étranger pour ses apparitions en colère, par exemple quand il criait « La République, c’est moi ».
Les médias britanniques appellent Emmanuel Macron « l’architecte de ses propres problèmes »
La chaîne britannique BBC parle d’un Emmanuel Macron « châtié et affaibli par un échec dans les sondages » et fait un lien avec les événements très médiatisés de ces dernières semaines, notamment les allégations de viol contre le ministre Damien Abad et le fiasco du match de football du Stade de France. « Son gouvernement [celui d’Emmanuel Macron] a été largement perçu comme blâmant les fans de Liverpool pour détourner l’attention de la véritable honte de la nuit, qui était la criminalité locale » écrit Hugh Schofield, journaliste et correspondant à Paris.
Le journal The Guardian analyse plutôt les divers scénarios d’avenir et parle d’un risque de nouvelles élections : « Toutefois, si les partis de l’Assemblée ne parviennent pas à travailler ensemble de manière constructive, on se retrouvera dans une impasse et une élection anticipée, que Macron peut convoquer à tout moment, pourrait s’avérer être la seule issue, éventuellement en quelques mois. »
L’Espagne : « Un séisme dans une élection qui ne mobilise généralement pas »
C’est ainsi que le journal espagnol El Mundo analyse la situation en France le jour après les élections. La journaliste Raquel Villaécija parle d’une société française divisée entre « macronistes et eurosceptiques. »
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