8. Vous annoncez un bond de chiffre d’affaires de 2 millions d’euros à 95 millions d’euros entre 2020 et 2025. Est-ce crédible ?
A L : Portés par l’accélération de la demande sur ces marchés de la transition énergétique, nous visons effectivement avec cette introduction en bourse un chiffre d’affaires supérieur à 95 millions d’euros en 2025. Nous avons deux moteurs de croissance : les ORC, notre activité historique et l’hydrogène.
Notre activité native a bien sûr un rythme supérieur à celui de 2020. Rappelons que nous avons développé une gamme de microturbines qui permettent de valoriser la chaleur habituellement perdue. Installées dans des sites industriels, maritimes, géothermiques, agricoles comme les unités de méthanisation, ou encore sur des groupes électrogènes, nos microturbines permettent aux clients d’économiser sur leurs coûts d’énergie ou de revendre l’électricité produite, avec un retour sur investissement généralement inférieur à cinq ans. Nous sommes l’un des deux seuls acteurs mondiaux à proposer la conversion de chaleur fatale à très basse température, dès 70 °C, ce qui nous ouvre un vaste potentiel de marché.
Deuxième moteur de croissance, l’hydrogène. La pile à combustible est un marché extrêmement prometteur : avec le bon produit, nous pouvons dépasser l’activité ORC en 2025 (50/60 % du CA) . C’est un marché d’équipementier, Enogia fournit des pièces à des constructeurs de piles à combustibles ou de véhicules à hydrogène. Dans le secteur de la mobilité, les quantités se chiffrent alors en milliers, voire en dizaine de milliers d’unités.
9. Vous produirez, ou vous sous-traiterez la fabrication de vos turbines ?
Nous sommes attachés à une activité manufacturière et nous projetons de continuer de la sorte
Arthur Leroux
A L : À Enogia, nous sommes attachés à une activité manufacturière et nous projetons de continuer de la sorte. Nous ferons appel à la sous-traitance pour les pièces de nos turbomachines, mais nous ne sommes pas fab-less, nous intégrons les turbomachines, nous nous concentrons sur notre valeur ajoutée : le contrôle qualité des pièces à l’entrée et pour l’assemblage, le contrôle qualité vibratoire de la turbomachine en sortie. Du point de vue environnemental, nos produits participent à la transition énergétique et sont éco-conçus.
10. Vous êtes connu comme entrepreneur de la French tech, mais aussi comme responsable politique engagé à La République en marche dont vous êtes relais territorial pour Marseille. Est-ce conciliable ?
A L : Je suis engagé en effet depuis 2017 en soutien à l’action du président de la République et je reste fidèle à mes convictions. Mais je dois concentrer mes énergies sur le développement d’Enogia et prendre du recul avec l’action militante. C’est un autre engagement « militant » de faire grandir une gazelle à Marseille et de porter les couleurs de notre ville dans la transition énergétique.
Liens utiles :
> Faurecia entre au capital de la start-up marseillaise Enogia
> Le site officiel d’Enogia
> L’actualité de l’hydrogène dans les archives de Gomet’
[1] Ce programme pan-européen et gratuit permet sur 10 mois aux participants d’acquérir les connaissances et les outils pour s’initier aux marchés et poursuivre le financement de leur croissance. La clé de voûte du programme est de favoriser le partage entre les entrepreneurs, experts des marchés financiers et dirigeants cotés.
[2] CIC Market Solutions, est la direction du CIC en charge des activités de marché pour les clients de Crédit mutuel Alliance fédérale.
[3] Selon le document d’information Faurecia détient 16,67 % du capital nominal de 2 904 900 €, les fondateurs historiques dont, à égalité Arthur Leroux et Antonin Pauchet, détiennent 70,11 % et le solde est réparti entre des business angels et des salariés.