En décembre 2019, Gomet’ dévoilait le projet Alguex porté par la société savoyarde Eranova. Cette dernière veut produire du plastique à partir des algues vertes échoués sur le bord de mer sur un site de démonstration à Port-saint-Louis-du-Rhône. Un an plus tard, son patron, Philippe Lavoisier, a fait le point sur l’avancée du projet l’occasion de l’acte IV de Méditerranée du Futur : « Les travaux ont démarré et la mise en service est prévue en juin », annonce-t-il.
Eranova a réuni 6 millions d’euros de financements pour Alguex
Contacté par Gomet’, Philippe Lavoisier explique que « tout était prêt depuis un moment, nous n’attendions plus que les financements ». Eranova avait déjà décroché une subvention de 120 000 euros de la Métropole pour financer son démonstrateur. En octobre dernier, il a bouclé une levée de fonds de 2,3 millions d’euros auprès de plusieurs industriels de la région et deux sociétés étrangères. « Cela porte au total notre capacité de financement à 6 millions d’euros », indique le dirigeant. De quoi porter la première phase qui passe par la construction de son démonstrateur sur un terrain de 1,3 hectares. Cette première usine devrait employé environ 13 personnes. Mais les ambitions d’Eranova vont bien plus loin.
Un usine plus ambitieuse à l’horizon 2022
« Il ne s’agit que d’une première étape pour valider le procédé mais rapidement, nous allons passer à la phase industrielle », prévient Philippe Lavoisier. Il souhaite construire d’ici 2022 une nouvelle usine d’une capacité de production de 22 000 tonnes de bioplastiques par an. Ce projet nécessite un investissement de plus de 25 millions d’euros et surtout un nouveau terrain plus grand. « Nous sommes à la recherche d’une cinquantaine d’hectares, plutôt du foncier industriel à revitaliser. Provence promotion et le Grand port maritime nous accompagne dans ces recherches », précise Philippe Lavoisier. Eranova est également en discussion avec un industriel producteur de film alimentaire pour installer ce dernier à côtés de ses bassins d’algues. Il pourrait ainsi lui fournir du plastique à partir des matériaux biosourcés. Au total, son usine permettrait de créer une soixantaine d’emplois et l’implantation de l’industriel en apporterait tout autant sur la zone de Fos.
Eranova veut essaimer sur le bassin méditerranéen
Pour commencer, Eranova compte adresser le marché français avec ses plastiques issus du recyclage des algues. Mais la société regarde déjà vers l’international notamment sur le pourtour du bassin méditerranéen. Elle a déjà signé un partenariat avec l’Arabie Saoudite pour tester sa technologie : « Ils souhaitent véritablement préparer la fin du tout pétrole donc ils regardent les nouvelles technologies avec attention », explique Philippe Lavoisier. « Et d’autres pays méditerranéens comme la Turquie et la Tunisie sont intéressés », ajoute le patron. Si son plan se déroule comme prévu, il espère réaliser 60 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.
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