La 21e édition, du Forum des entrepreneurs de l’UPE 13, le 3 septembre dernier, tombait au milieu d’un calendrier politique chargé qui en a estompé le message sur l’engagement. Xavier Bertrand et Michel Barnier ont eux-mêmes été éclipsés par l’absent du jour, omniprésent malgré tout. Visiteur attendu, annoncé, espéré, démenti, Emmanuel Macron a animé les débats des couloirs à défaut d’être sur le plateau. Ses propos sur la nécessaire réforme métropolitaine ne sont pas passés inaperçus. Dans son discours, le président de l’UPE 13 Philippe Korcia a abondé dans le sens du chef de l’Etat : « Il est temps de faire l’effort de la réconciliation entre la Métropole et ses communes » et d’anticiper le coup d’après : « Qu’attendons-nous pour fusionner la Métropole et le Département ».
Soyons clairs, une partie des entrepreneurs avait la tête ailleurs, les primaires de la droite ou les annonces du président leur paraissaient lointaines à côté du quotidien qu’ils ont à vivre et des incertitudes de la conjoncture. Mais nombreux ont trouvé dans le discours du Pharo une réponse ajustée à la situation de Marseille. Pour Franck Recoing, assureur, engagé de longue date dans le monde patronal, le discours présidentiel avec ses propos sévères pour les institutionnels était celui que l’on attendait. Membre de l’Association pour une métropole des citoyens, il retrouve dans le discours du Pharo les critiques formulées dès 2019 par l’Association sur la paralysie des institutions et sur le détournement des objectifs métropolitains.
Sur le dossier des transports que le patronat a longtemps et fortement porté, les avancées du Président semblent encourageantes, même si la prudence est de règle face à une nouvelle structure qui va mettre du temps, malgré l’impatience présidentielle, à se mettre en place. Mais tous conviennent que la mobilité et la fluidité des salariés sur la Métropole sont une des clefs pour combattre le chômage.
« Nous sommes naturellement partants pour des actions plus fortes pour faire vivre ce quartier que nous aimons. »
Guillaume Fiévet
Mais c’est dans les quartiers nord, que la posture et les propositions présidentielles ont eu une approbation et un soutien immédiat. Alexandre Fassi directeur de Cap au Nord Entreprendre a apprécié que le chef de l’État prenne le temps d’écouter les habitants, de rencontrer les structures les plus actives et les plus innovantes et les encourage dans leur démarche. « Cap au Nord dit-il, est prêt à jouer le rôle d’interface avec tous pour que les actions fédèrent toutes les énergies ». Il salue une ambition : faire des territoires nord, de cette « cité des 250 000 habitants » , « la porte d’entrée de la métropole », capitale de la Méditerranée. Il faut, conclut-il, « faire travailler les gens ensemble sur des objectifs forts. »
Guillaume Fiévet, patron de la Savonnerie du Midi qui distribuait à chaque invité un petit savon de Marseille à l’enseigne de la Corvette, se sent pleinement concerné : « Nous sommes aux Aygalades, nous avions 17 salariés il y a 5 ans, nous sommes 45 et nous avons recruté ici. Nos collaborateurs travaillent dans une entreprise du patrimoine vivant et en sont fiers. Nous allons dans les écoles présenter l’entreprise, nous participons avec Cap au Nord aux actions locales, nous sommes naturellement partants pour des actions plus fortes pour faire vivre ce quartier que nous aimons. »
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