Forum énergie : la région mauvaise élève en matière d'émissions de gaz à effet de serre

Gomet’ organisait mercredi 8 janvier la seconde édition du forum Nos énergies en questions, dédié cette fois, après le solaire et l’éolien flottant, à l’hydrogène et au nucléaire.

En guise de propos d’introduction, le paléoclimatologue, Joël Guiot, professeur émérite du CNRS et co-président du Grec Sud (groupement régional des experts pour le climat) dresse un tableau alarmant sur le réchauffement climatique alors que le seuil de +1,5 degré fixé lors de l’accord de Paris en 2015 a été dépassé en 2024, en partie en raison du phénomène El Nino, mais pas que. Le réchauffement de la surface des océans et des continents semble aujourd’hui inéluctable. « On se dirige désormais vers des +2, +3 voire +4 degrés » alerte ainsi Joël Guiot.

Malgré le caractère international de cette donnée, c’est au niveau local qu’il faut commencer à agir, d’autant que le territoire figure parmi les mauvais élèves en matière d’émissions de gaz à effet de serre : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur une année, un habitant produit en moyenne 8,9 tonnes de CO2, contre six tonnes au niveau national.

Quelles solutions ?

Est-il possible de faire machine arrière ? Pour Joël Guiot, il faut désormais parler d’adaptation au réchauffement climatique, qui est déjà en marche. « On ne pourra limiter le phénomène que par un changement systémique. Néanmoins, certaines conséquences du réchauffement climatique seront irréversibles : fonte des glaces, disparition de certaines espèces … »

Le Giec (groupement international d’experts pour le climat, dont le Grec Sud est un relais local) a émis une série de recommandations dans son rapport n°6 et préconise notamment de s’appuyer sur les solutions fondées sur la nature. Au niveau national, la France a également mis au point un Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc 3) qui, selon Joël Guiot, reste encore insuffisant notamment car il occulte des notions comme l’agroécologie, la désartificialisation des sols ou encore le poids du numérique.

L’enjeu climatique met davantage en exergue l’importance d’aboutir à une transition énergétique en particulier dans les domaines industriels, du transport et de la construction.

A suivre, l’interview vidéo de Joël Guiot