Hervé Menchon, enseignant, candidat écologiste dans les 9e et 10e demande, dans un communiqué de la liste Debout Marseille! de Sébastien Barles (EELV) le « dépistage systématique et urgent des équipes du premier tour ». « Dimanche 15 mars, argumente le militant de la liste Debout Marseille, 166 023 personnes à Marseille se sont déplacées aux urnes pour aller voter dans des conditions inédites. » Il dénonce la tenue du scrutin du 15 mars, les conditions insécures dans les bureaux de vote et constate aujourd’hui que Martine Vassal, des membres son équipe ou Yvon Berland sont déclarés contaminés par le covid-19.
Il observe que « les assesseurs, les présidents, les délégués, l’ensemble des personnels de la mairie, les agents de sécurité, toutes ces personnes qui sont restées dans les bureaux de vote de 7 h 30 à 22 heures, dans des conditions sanitaires insuffisantes, ont été mises en contact en une journée avec plusieurs centaines de personnes par bureau, ont, pour certains, reçu la visite de candidats alors porteurs du coronavirus. »
Il demande donc « qu’une mesure soit prise par la Préfecture et l’ARS pour permettre que toutes les personnes mobilisées pour le scrutin du 15 mars soient testées dans les plus brefs délais. »
Les rites de la campagne, les conditions de vote
De fait, la campagne municipale a exposé les candidats à des contacts rapprochés avec toute la population marseillaise, ceci d’autant plus que dans le Sud, le lien tactile est spontané et nécessaire. Dans les formations au porte-à-porte, les militants sont invités à d’abord serrer la main avant d’engager la discussion pour établir le lien. Dans les très nombreuses réunions de campagne, les bises, les embrassades sont de rigueur.
Le jour du vote dimanche, la situation dans les bureaux de vote devait être différenciée selon l’autorité et la conscience du danger du président et des assesseurs. Mais difficile d’exiger que des parents inconscients laissent leur poussette à l’extérieur de la salle de classe pour passer par l’isoloir, délicat de séparer une vieille maman de son garçon, compliqué d’expliquer de façon polie qu’il ne faut toucher ni le rideau, ni l’urne. Plus grave les présidents de bureau de vote qui avaient pris des précautions draconiennes dans leur bureau ont dû attendre confinés dans un couloir à la mairie centrale sans distance pour que l’on centralise les résultats.
Environ 6000 personnes concernées
Hervé Menchon soulève donc un vrai sujet, les 2 500 présidents, délégués et assesseurs, plus les 450 agents de sécurité ont bien été exposés, malgré toute la prudence, à des contacts risqués. Les équipes de campagne, soit 3000 personnes au moins, ont bien vécu pendant deux mois une proximité entre elles et avec les Marseillais qui est en soi, on le sait aujourd’hui une exposition sensible.
Si la mesure proposée par Hervé Menchon devait être appliquée elle concernerait donc environ 6 000 personnes, qui devraient passer un test. C’est beaucoup et c’est peu mais cela renvoie au débat très actuel posé par le professeur Raoult : la priorité est-elle donnée au diagnostic ou au confinement massif sans distinction ?
Le ministre de la Santé, Olivier Veran qui s’exprimait samedi après-midi 21 mars a ouvert la porte à une nouvelle stratégie française en optant pour la multiplication des tests de dépistage.
Liens utiles :
> L’actualité des municipales dans notre rubrique politique.
> L’actualité de l’épidémie de coronavirus dans notre rubrique santé