Un nouvel électrolyseur à 120 millions d’euros
Pour produire le CVM, Kem One fait réagir l’éthylène et du chlore. Ce dernier est extrait de la saumure de son gisement de Vauvert dans le Gard. Cette solution salée est acheminée vers Fos où le chlore et la soude sont séparée par électrolyse. Pour cela, l’industriel utilise d’énormes électrolyseurs très énergivores mais de nouvelles technologies permettent de réduire la consommation. A Lavéra, le groupe a déjà investi 150 millions d’euros pour installer en 2017 une nouvelle électrolyse à membrane à la place des anciennes à diaphragme. C’est maintenant au tour de Fos de profiter de cette technologie. Le chantier est programmé pour 2023 avec une mise en service fin 2024. « Cela permettra d’économiser 50 000 tonnes de CO2 par an, soit les émissions d’une ville de 25 000 habitants », précise Philippe Engel, le directeur technique de Kem One à Fos. Le groupe profite pour cet investissement de 130 millions d’euros d’une subvention du plan de relance de 15 millions d’euros dans le cadre de l’appel à projet sur la décarbonation de l’industrie.
Toujours dans un souci de performance environnementale, l’industriel a également commandé deux nouvelles barges hybrides diesel et électriques pour transporter le CVM sur le Rhône depuis Fos jusqu’à Lyon. Kem One dépense onze millions pour chacun des navires construits par le hollandais Teamco. « Nous devenons par la même armateur car jusqu’ici nous n’étions pas propriétaire des bateaux que nous utilisions », ajoute Philippe Engel.
L’hydrogène, nouvel or vert de Kem One ?
La transition écologique est donc en marche chez Kem One et l’avènement des nouvelles énergies renouvelables comme l’hydrogène pourrait représenter une opportunité extraordinaire pour l’industriel. « Avec 15 000 tonnes par an, on est le plus gros producteur d’hydrogène de la région », avance Philippe Engel. Et le gaz est aujourd’hui au centre de toutes les attentions pour remplacer les énergies fossiles. Mobilité, industrie, raffinage… Les usages envisagés sont nombreux et Kem One espère valoriser cette matière première inutilisée pour l’instant. « Beaucoup d’études ont été lancés par l’Etat, les collectivités et les industriels du bassin de Fos pour imaginer un réseau de production et de fourniture d’hydrogène », explique le directeur technique de Kem One.
A la Mède, Total et Engie ont lancé le projet Masshylia pour construire l’une des plus grosse usine d’hydrogène du pays « mais ils auront besoin d’encore plus d’hydrogène pour raffiner leur biocarburant », précise Philippe Engel. A Martigues, Petroineos, la raffinerie codétenue par Ineos et Petrochina, montre également de grands signes d’intérêt pour les réserves d’hydrogène de Kem One. « ArcelorMittal est également un potentiel client », ajoute-t-il. Sur la mobilité, l’industriel est en contact avec Air liquide et d’autres fournisseurs de carburant qui travaillent sur un futur réseau de station à hydrogène pour les véhicules de prochaine génération. « Dans un avenir proche, l’hydrogène pourrait devenir l’un des points forts de l’entreprise, l’une de nos principales sources de revenus », avance Philippe Engel.
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