Nouveau coup dur pour la quotidien marseillais de gauche. Tout juste sortie de redressement judiciaire en juin 2018, la société détentrice du titre les Editions des Fédérés annonce sa liquidation judiciaire dans un communiqué du 14 juillet : « Les conditions économiques particulièrement difficiles de ces derniers mois, provoqués par la crise du Covid, ont contraint les Editions des Fédérés à mettre La Marseillaise sous protection du tribunal de commerce qui a prononcé lundi 13 juillet une liquidation judiciaire avec poursuite d’activité », explique Jean-Marc Béhar, le président des Editions des Fédérés.
La faute au coronavirus et aux banques
Le patron du Groupe Médias qui avait apporté un million d’euros pour sortir l’entreprise du redressement met en cause l’épidémie de coronavirus : « Notre entreprise en plein redéploiement a subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire », justifie-t-il. Pourtant, la situation financière du journal semblait en nette voie d’amélioration « La Marseillaise est aujourd’hui viable d’un point de vue économique puisqu’elle est passée d’un déficit d’exploitation de 1,2 millions d’euros en 2018 à moins de 55 000 euros en 2019 », avance-t-il.
Les banques auraient également leur part de responsabilité dans la chute du titre de communiste. Jean-Marc Béhar dénonce leur refus « de lui accorder un crédit pourtant garanti à 90% par l’Etat pour passer le cap de la crise ».
Une prolongation d’activité de trois mois pour La Marseillaise
Malgré cette liquidation prononcée par le tribunal, La Marseillaise va continuer d’être publiée « pendant trois mois, les emplois sont protégés, la parution du journal et l’ensemble des activités du journal sont préservées dans l’attente d’un éventuel repreneur », précise Jean-Marc Béhar. Reste à connaître la position du deuxième actionnaire, Quartus. Le groupe immobilier a racheté les locaux historiques du cours Estienne d’Orves et détient au total 33% du capital de la société. Il pourrait trouver un nouvel investisseur pour poursuivre l’aventure. Le promoteur portait notamment un projet de transformer le bâtiment en tiers-lieux pour accueillir des espaces de coworking. De son côté, Jean-Marc Béhar « se met à l’entière disposition du tribunal de commerce pour aider à trouver toutes les solutions pérennes qui respecteront l’emploi, la ligne éditoriale et l’avenir de La Marseillaise ».