Le quatrième data center attendu pour la fin 2022
Au vu du développement à grande vitesse du hub marseillais, Interxion ne lésine pas sur les investissements. Depuis 2015, le groupe a déboursé un peu plus de 300 millions d’euros pour réaliser ces trois premiers data center. Depuis quelques jours, il a donc lancé le chantier de son quatrième équipement sur un terrain contigu à MRS 2 et MRS3 sur le territoire du port de Marseille au niveau de la porte 4, près du terminal de croisières. Coût du projet : près de 150 millions d’euros soit à peu près le même montant que pour la transformation de l’ancienne base sous-marine qui accueille aujourd’hui MRS3. Logiquement baptisé MRS4, il fera d’ailleurs à peu près la même taille que son prédécesseur avec 6 700 mètres carrés d’espaces informatiques équipés contre 7 100 mètres carrés pour MRS 3. La livraison se déroulera en deux phases avec une première partie attendue au deuxième trimestre 2022 et la suite six mois plus tard.
Pour construire ces gigantesques immeubles, Interxion mobilise des dizaines d’ouvriers et fait travailler les entreprises du BTP. De plus, il paye un bon prix au grand port maritime de Marseille pour l’occupation des terrains. Mais au final, son impact économique pour les Marseillais est difficilement quantifiable. Et le maire de Marseille Benoît Payan de souligner : « Les données sont un minerai que nous devons apprendre à exploiter mais il faut partager cette valeur avec les jeunes des quartiers qui habitent juste à côté ».
Quel impact réel pour les Marseillais ?
Interxion le reconnaît. Ses data center n’emploient que peu de personnes en direct. « Une trentaine environ pour un bâtiment comme MRS3 », avance Fabrice Coquio. Après la livraison de MRS4, l’entreprise devrait donc compter une centaine d’employés à Marseille. Mais le patron assure que son activité fait travailler au total 400 personnes si l’on prend en compte les emplois indirects. Mais le véritable enjeu ne se situe pas là. « Ce sont surtout nos clients qui sont les géants du cloud, Microsoft, Amazon, Google et compagnie, qui apportent avec eux leurs techniciens et leurs ingénieurs pour gérer leurs installations dans nos data center », explique Fabrice Coquio. Ainsi, il précise que l’un de ses data center, « je n’ai pas le droit de dire lequel précisément », est occupé au deux tiers par Azure, la filiale de cloud computing de Microsoft. Et pour faire fonctionner leur activité, « le groupe a dépêché sur place une trentaine de collaborateurs », précise-t-il.
Et d’ajouter : « Les Gafa sont bien au courant de l’importance de Marseille, bien plus que la plupart des Français ». Aussi, la montée en puissance de Marseille en tant que hub internet est censée attirer les grands groupes du numérique. En attendant la prétendue manne des Gafa, l’adjoint à l’économie de la mairie de Marseille, Laurent Lhardit, tient à attirer l’attention sur la situation réelle de certains quartiers de la ville : « On nous a promis la fibre partout mais la réalité, c’est que certaines parties de la ville sont en train de se transformer en zone blanche ». Marseille est connectée au monde entier mais beaucoup de ses habitants ont encore du mal à utiliser les services de bases d’internet.
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