En septembre 2022, Denis Philippe tapait du poing sur la table contre l’ignorance de l’État après le remaniement du gouvernement Borne. Depuis, le président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire Provence-Alpes-Côte d’Azur (Cress Paca) est apaisé. « Le préfet Christophe Mirmand m’a appelé le lendemain et la secrétaire d’État, Marlène Schiappa m’a reçu. », raconte Denis Philippe qui ne se contente pas de ces rencontres. L’élu demande des moyens supplémentaires et un changement de statut pour les Cress.
Créées en 2014 par la loi Hamon, les Cress assurent la promotion et le développement de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans chaque région.Or, selon Denis Philippe, le faible budget géré par son institution ne peut assurer que sa mission de promotion, comme le salon des achats responsables « ESS SUD ». Les 100 000 euros de dotations de l’État par an, complétées par celles de la Région Sud (450 000 euros), ne suffisent pas à la Cress pour répondre à son autre mission : le développement des entreprises.
Ainsi, depuis huit ans, les Cress ont imaginé leur propre modèle économique. Avec ses 9 000 adhérents, la Cress Paca glane 250 000 euros supplémentaires et développe des partenariats à hauteur de 400 000 euros.Malgré ses« efforts», l’enveloppe globale de 1,2 million d’euros« ne permet pas de former nos adhérents comme nous le souhaitons. C’est frustrant. Nous voulons mieux servir nos entreprises. », se désole Denis Philippe.
La Cress veut pouvoir former ses adhérents
Mais l’élu ne se résigne pas. Il demande la révision du statut des 13 Cress françaises pour capter des budgets supplémentaires : soit sous forme de dotations financières de l’Etat soit en prélevant une nouvelle taxe auprès des 17 000 entreprises de l’ESS de la région. « Les CCI se plaignent de l’abaissement de leurs dotations. Mais si nous avions ce montant, nous serions déjà contents. », remarque l’ancien mutualiste.
En 2023, Denis Philippe attend de pied fermel’avancée de ses requêtes au sein du Conseil Supérieur de l’Economie Sociale et Solidaire (CSESS) directement en lien avec la secrétaire d’ÉtatMarlène Schiappa. Le 13 octobre dernier, le président de la Cress a été élu membre du bureau de cette institution.
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