Il y a trois ans, le grand port maritime de Marseille (GPMM) a signé une convention avec la chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence (CCIAMP) et Aix-Marseille Université pour lancer le smart port challenge. Le principe : lancer des défis aux start-up pour développer des technologies innovantes pour le secteur maritime. Mardi 30 novembre, le Palais de la Bourse accueille la troisième édition du Smart Port Day présentant les avancées des collaborations entre les grands groupes et les jeunes pousses. « Grâce à cette initiative, nous sommes devenus l’un des ports références en termes d’innovation digitale », se félicite le directeur du GPMM, Hervé Martel auprès de Gomet’. Un résultat plutôt positif donc qui appelle une reconduction du partenariat en plus « ambitieux ».
« Il est temps de voir le French smart port in Med en grand »
« C’est évident, nous allons reconduire cette alliance mais il faut l’élargir », prévient Hervé Martel. Tout d’abord, le GPMM souhaite étendre sa zone d’influence. « Il est temps de voir le French smart port in Med en grand. J’aimerais l’élargir le long de l’axe rhodanien » avance le directeur du port. Une référence direct au plan Marseille en Grand dévoilé par Emmanuel Macron en septembre dernier. Dans son discours du Pharo, le Président de la République appelle de ses vœux l’union des ports du Rhône : « La transformation du port maritime en un grand port fluvio-maritime allant de Marseille à Lyon doit se faire, conservant son siège à Marseille, à travers une concertation avec les équipes de Lyon, permettra de lancer une infrastructure intégrée nouvelle », explique Emmanuel Macron dans son discours. Deux mois plus tard, le président du directoire du GPMM a reçu sa lettre de mission. « Les travaux ont commencé pour présenter un projet au Président en février », indique-t-il.
Le port va se doter de son propre fonds d’investissement dans les start-up
Outre cette extension géographique, le GPMM souhaite également attirer plus de partenaires. Le « Smart Port » implique aujourd’hui bon nombre de grands groupes (CMA CGM, Interxion, EDF….) et de collectivités (Ville de Marseille, Département des Bouches-du-Rhône) du territoire. Demain, Hervé Martel souhaite l’ouvrir « aux autres entreprises portuaires comme les transitaires, les manutentionnaires ». Un pas vient déjà d’être franchi. Pour la première fois, l’union maritime et fluviale de Marseille-Fos porte un défi du Smart Port challenge. Avec la société Wixar, ils ont développé une plateforme de découverte des métiers du secteur maritime en réalité virtuelle. Le type d’innovation qui intéresse très fortement la place portuaire. Le GPMM souhaite même aller plus loin dans l’accompagnement des start-up avec un fonds d’investissement dédié en préparation. « Nous sommes en train d’élaborer sa structuration avec plusieurs options sur la table comme le choix d’un partenaire spécialisé dans la gestion des véhicules d’investissement ou une gestion en direct. On doit également arrêter un montant du premier tour de table. Nous pourrons en dire plus au mois de février », annonce Hervé Martel.
Un groupement d’intérêt scientifique en réflexion
Partenaire de la première heure du port, Aix-Marseille Université souhaite lui aussi pousser plus loin sa collaboration. Le directeur de la cité de l’innovation et des savoirs (Cisam) Charlie Barla évoque par exemple la création d’un groupement d’intérêt scientifique comme il en existe au port du Havre. « Une bonne idée à creuser », selon Hervé Martel qui connaît bien cette structure pour avoir diriger le port du Havre pendant sept ans avant son arrivée à Marseille. « Il ne faudra cependant peut-être pas faire un copié-collé de ce que l’on a fait au Havre », prévient-il.
Liens utiles :
> [Innovation] Le Smartport challenge dévoile les start-up lauréates de l’édition 2021
> Hervé Martel (GPMM): « Il est clairement temps de changer le standing du siège » (2/2)
> Le site officiel du Smartport Challenge