Avec seulement 54 rapports, le conseil de la Métropole du 19 novembre devait se tenir dans une ambiance cordiale. « Les plus importants rapports ont été réservés pour la fin d’année quand on en saura un peu plus sur la réforme », expliquait à Gomet’, un proche de la présidente Martine Vassal. Pourtant, la présentation des orientations budgétaires de 2022 par le maire de Saint-Chamas Didier Khelfa a provoqué des échanges passionnés conclus par le clash entre Martine Vassal et la maire d’Aix-en-Provence Sophie Joissains qui annonce sa démission de son poste de vice-présidente en charge de la réforme.
Un scénario avec des investissements contraints sans l’aide de l’Etat
Alors que l’État a inscrit les millions promis pour les transports dans le projet de loi de finances 2022, la Métropole reste prudente et propose pour l’année à venir un budget « responsable, c’est le maître mot de notre travail », explique Didier Khelfa. Le vice-président au budget préfère ne pas trop compter sur l’aide du gouvernement et dévoile un premier scénario sans la manne de Paris.
Dans ce scénario, les investissements seront plafonnés à 350 millions d’euros et l’institution sera dans l’obligation de trouver 25 millions d’euros supplémentaires. « Un budget contraint, technique qui n’est pas à la hauteur du besoin des populations », déplore Gaby Charroux. Le maire PCF de Martigues répète qu’il « faut chercher toutes les ressources financières y compris fiscales ». Un point sur lequel il est rejoint par le premier vice-président de la Métropole en charge des finances, l’Aixois Gérard Bramoullé : « On veut avoir les mêmes droits que le Grand Paris pour le versement mobilité ou encore la troisième tranche sur la taxe d’aménagement », détaille-t-il. Mais surtout, il alerte ses collègues sur la volonté de l’État de réduire les aides aux communes et il demande une nouvelle fois à Martine Vassal : « Ne touchez pas aux attributions de compensation ! ». Gérard Bramoullé ne rejette pas pour autant « le milliard de la honte » comme il l’appelle. « C’est un milliard important pour nous aider à avancer », avoue-t-il. Seulement, le professeur d’économie estime que l’essentiel n’est pas là : « Il faut avant tout réduire la dette. Le problème de base, ce sont les emprunts trop importants ».
Un avenir plus optimiste avec le soutien du gouvernement
Reste que dans le deuxième scénario envisagé par Didier Khelfa avec l’aide de l’État, les capacités financières de la Métropole sont nettement meilleures. Les dépenses d’équipement seraient plus que doublées à partir de 2023 « et même triplées pour les transports », précise le rapporteur du budget. Et l’épargne nette grimperait de 35 à 135 millions d’euros d’ici deux ans. Pour Jean-Pierre Serrus, maire LREM de la Roque d’Anthéron, l’aide de l’État semble indispensable « à la réalisation d’un véritable plan métropolitain des transports » mais même lui ne semble pas absolument certain de l’arrivée des millions annoncés : « D’ici un mois, la balle tombera d’un des deux côtés. Espérons que cela soit du bon », glisse-t-il à l’assemblée.
Martine Vassal annonce de nouvelles avancées sur le plan transports
Sur le plan transports, Martine Vassal s’est une nouvelle fois félicitée de l’inscription des crédits promis au projet de loi de finances et annonce une « intervention la semaine prochaine sur les dernières avancées du plan transports ». Elle devrait une nouvelle fois préciser les projets concernés par le milliard de l’État, des « chantiers déjà lancés », rappelle Didier Khelfa car « les délais des procédures administratives ne nous permettent pas d’inscrire au budget des projets encore trop amont », souligne-t-il. Une nouvelle façon d’expliquer à la mairie de Marseille que la liste est déjà fixée et qu’elle ne pourra s’allonger que dans un deuxième temps plus lointain.
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