L’Assistance publique des hôpitaux de Marseille a dressé son “bilan de santé” de début d’année, jeudi 30 janvier. Son directeur général, François Crémieux a pu, à cette occasion, faire le point sur l’avancement de l’ambitieux plan de modernisation à l’horizon 2030, qui comporte de nouveaux projets. Certains ont déjà vu le jour comme le biogénopôle (achevé en 2022) ou encore la Maison des femmes.
Cette année, le tout nouveau Samu doit voir le jour sur le site de la Timone, et les travaux seront lancés pour deux nouvelles structures : d’abord, le bâtiment Femmes-parents-enfants (Timone) qui doit concentrer trois unités (maternité, néonatalité et gynécologie) actuellement répartis sur différents sites, et ouvrira en 2028. La maîtrise d’ouvrage est confiée à Icade avec les architectes Michel Beauvais et associés. Ensuite, le bâtiment cardiovasculaire à l’hôpital Nord, dont la réception est prévue pour février 2027.
Une dette de 840 millions d’euros
L’APHM est donc entrée dans le concret de son plan de modernisation, malgré une situation financière qui reste tendue : la dette, accumulée de 2003 à 2015, est toujours chiffrée à 840 millions d’euros, soit 90% du budget de l’APHM.
Pour poursuivre sa modernisation, dont le coût s’élève à 680 millions d’euros, l’APHM bénéficie du soutien de l’Etat, récemment doublé dans le cadre du plan Marseille en grand, qui se chiffre à 478 millions d’euros. Les collectivités – Ville, Département, Métropole et Région – apportent également leur contribution à hauteur de 130 millions d’euros, le reste reposant sur la faible capacité d’autofinancement de l’APHM, via l’emprunt.
Modernisation de l’APHM : « Nous sommes dans une impasse financière » (François Crémieux)
Pour autant, les soutiens financiers ne permettent pas à la structure hospitalière d’investir pour améliorer certains points noirs « qui ne figurent pas dans le plan de modernisation» , regrette François Crémieux : l’amélioration de la qualité de vie au travail pour les équipes, la « vétusté globale des locaux », ou encore l’extension des chambres mortuaires, actuellement en surcharge.
« L’aide de l’Etat reste insuffisante. Des discussions sont en cours au niveau du ministère pour faire un point sur les aides que nous pouvons obtenir », précise Marie Deugnier, secrétaire générale de l’APHM. Malgré ces “points noirs”, la Haute autorité de santé a attribué à l’APHM la certification de la qualité des soins pour les hôpitaux de la Timone, Conception, Nord et Sud. En outre, l’APHM se prépare à l’avènement du Marseille immunology biocluster, qui doit renforcer l’attractivité du secteur hospitalier à Marseille.
Des recrutements qui se stabilisent dans le paramédical
Sur une note plus positive, l’APHM a augmenté ses recrutements, en particulier au sein de la profession infirmières, dont l’APHM manquait : en 2024, 158 infirmiers généralistes ont ainsi été recrutés. L’APHM affirme parvenir à compenser les départs, avec notamment un solde positif de personnel parmi les infirmiers anesthésistes, ou encore les infirmiers spécialisés en puériculture.
S’il ne nie pas les difficultés qui, malgré ces recrutements, peuvent être rencontrées par le personnel soignant, Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale de l’APHM défend le bilan des ressources humaines de l’établissement : « Nous sommes satisfaits, même si ces données ne correspondent pas au remontées du terrain. Le turn-over au sein des équipes, qui est un paramètre important, se stabilise, ce qui signifie que nous parvenons à les fidéliser. »
Certaines branches restent néanmoins en solde négatif, notamment parmi les infirmiers en bloc opératoire, ainsi que dans le domaine de l’imagerie et de la psychiatrie. « Nous avons encore du chemin à parcourir, mais la situation tend à s’améliorer », résume François Crémieux.
Document source : le plan de modernisation de l’APHM
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