Placée en redressement judiciaire depuis le 30 mars dernier, l’enseigne Kaporal a reçu cinq offres de reprise déposées le 22 mai au greffe du tribunal de commerce de Marseille. Nous l’annoncions en exclusivité : outre l’offre de deux membres de comité de direction de l’entreprise, Nicolas Ciccione et Thierry Bongiovanni, quatre autres repreneurs se sont positionnés. Les dossiers, que nous avons consultés, seront passés au peigne fin le 22 juin, pour une décision rendue début juillet.
Le groupe Kaporal divisé en six entités (441 postes en CDI)
Kaporal stores : commercialisation des produits via le réseau de boutiques succursales (303 postes)
Kaporal collection : conception et distribution des produits de la marque (31 postes)
Kaporal services : comptabilité, de l’administration des ventes et de la chaine logistique (31 postes)
Kaporal groupe : animation du groupe (36 postes)
Kaporal channels : digital, communication et force de vente (21 postes)
B&B (La Réunion) : exploitation de 4 fonds de commerce à la Réunion (19 postes)
Laurent Ensellem, ancien directeur général de Kaporal, s’est porté candidat pour reprendre l’entreprise qu’il a lui-même fondée en 2004. Il avait quitté le groupe en 2014, quelques mois après la cession de Kaporal au fonds d’investissement anglais Tower Brookpour 74 millions d’euros. Dans son offre, le repreneur entend« redimensionner» le parc de boutiques du fait qu’il n’est « plus adapté au marché hexagonal ». Sa proposition prévoit ainsi la reprise de 70% des succursales, soit 57 fonds de commerces sur 89. De fait, 281 contrats de travail seront sauvegardés sur les 441. En parallèle, l’ancien patron propose de racheter pour cinq millions d’euros la totalité des stocks de la marque, et promet, un investissement total minimum de 7,4 millions d’euros.
Son modèle commercial est similaire à celui des dirigeants de Kaporal. Il entend miser sur la vente en wholesale (vente en B to B) et accélérer la digitalisation de l’offre avec le click-and-collect et la conception de nouvelles campagnes en ligne personnalisées. Laurent Ensellem souhaite engager une stratégie « produits » en repensant les collections « plus en lien avec l’époque » avec la réalisation de modèles basiques minimalistes. Pour lui, l’image de marque doit également être épurée et plus moderne. Le fondateur veut ainsi imaginer une nouvelle ligne premium appelée « Kols (Kaporal of Loves » qui sera lancée au printemps-été 2024.
Le Temps des Cerises du groupe Golden Blue II propose de reprendre les activités wholesale France, digital et retail France. Le groupe marseillais, spécialisé dans le denim, propose la reprise de 18 boutiques dont 12 en « retail premier choix » et six « outlet ». Dans la région, les boutiques de Miramas, Plan de campagne et Vitrolles seraient conservées. L’activité boutique concernerait la sauvegarde de 70 postes en CDI sur les 303 composant l’effectif total en CDI. Concernant le siège social, 25 postes seraient repris comme suit : 11 postes sur 31 pour Kaporal services, 5 postes sur 31 pour Kaporal collection et9 postes sur 36 pour le groupe (voir la synthèse des postes repris pour chaque offre en bas d’article). Le groupe marseillais exclut la société B&B et toute participation dans les filiales étrangères de son offre.
Deux autres enseignes intéressées
Ali Guerrida, patron de la chaine de friperies parisienne Frishop, souhaite reprendre Kaporal en constituant une nouvelle société « Guerrida Holding » dont le siège sera situé au 16 avenue de Wagram à Paris(8e). Le repreneur propose de racheter l’ensemble des six sociétés de Kaporal pour 100 000 euros net vendeur ainsi que 200 000 euros de stocks. Ali Guerrida reprendrait 348 sur 441CDI, la totalité des contrats en CDD (16) et des apprentis (14) et envisage l’embauche de sept apprentis supplémentaires au 1er septembre 2023.
Quant à la dernière offre, Alix Textile, centrale d’achat des magasins Noz (350 magasins et 550 millions de chiffre d’affaires), ne reprend ni l’activité, ni les fonds de commerce, ni les salariés. La centrale propose uniquement le rachat intégral des stocks pour un montant estimé de 9,4 millions d’euros. Au cours des six derniers mois, Alix textile a déjà racheté plusieurs stocks d’entreprises liquidées comme Camaïeu, San Marina et Made.com.
2 administrateurs
Frédéric Abitbol
Vincent Gillibert
2 mandataires
Maître Simon Laure
Maître Hamida Radhouani
Synthèse des postes repris par chaque repreneur
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