Si le suspense sur sa candidature à sa succession à la tête de la Région Sud n’est pas haletant, Renaud Muselier refuse toujours pour l’instant de l’officialiser : « Je pourrais me présenter uniquement si j’estime que j’ai tenu la barre dans la tempête », a-t-il déclaré lors des vœux à la presse mardi 19 janvier. L’élu LR a toujours indiqué qu’il annoncerait sa candidature en février et respecte donc son calendrier. Reste à savoir si les élections seront maintenus en juin prochain comme prévu ou encore une fois décalées à cause de la crise sanitaire.
Contre un nouveau report des élections
La question sera étudiée par le Sénat le 26 janvier mais le gouvernement a fixé une clause de revoyure en avril. C’est à à ce moment-là que le calendrier sera confirmé en fonction de l’évolution de l’épidémie. Pour Renaud Muselier, un nouveau report est hors de question : « J’entends nos parlementaires qui proposent de repousser l’élection après les présidentielles (…) Ils feraient mieux de se référer au rapport de Jean-Louis Debré qui explique pourquoi elle doit se tenir plus tôt. Il faut que le souffle démocratique puisse continuer », argumente-t-il. En attendant cette décision, il prépare déjà sa campagne en s’adressant à ses potentiels alliés.
Muselier tend la main aux élus LREM
Elu en 2015 avec Christian Estrosi face au FN grâce au retrait de la liste de gauche portée par Christophe Castaner, le président de Région tente déjà de rassembler parmi ces plus proches amis : « Je suis ouvert pour travailler avec tous ceux qui m’ont aidé pendant cette crise, cela ouvre la voie à des alliances », avoue-t-il. Tout d’abord, sa majorité actuelle comprend huit composantes différentes de la droite et du centre. C’est à ceux-là qu’il s’adresse en premier lieu mais il ne semble pas exclure une ouverture vers des soutiens de la majorité présidentielle. Il mentionne notamment Caroline Pozmentier, sa vice-présidente qui a rejoint les rangs de LREM aux dernières municipales puis aux sénatoriales : « Il y a des cas particuliers comme celui de Caroline et il y a en d’autres », répond-il sur d’éventuels alliés venant de LREM.
Une opposition toujours absente
Face à lui pour le moment, aucun candidat déclaré. Du côté du rassemblement national, Thierry Mariani semble tenir la corde mais prend son temps pour officialiser sa position. A gauche, l’hypothèse d’un Printemps Marseillais au niveau régional s’avère complexe. Europe Ecologie Les Verts a d’ailleurs choisi lundi 18 janvier la motion de Jean-Yves Petit préférant un rassemblement de la famille écologiste à une plus large union de la gauche, idée défendue par Olivier Dubuquoy, désigné chef de file d’Europe Ecologie les Verts pour les élections régionales de 2021. « Je ne suis pas sûr que le micmac des échanges de postes à la mairie de Marseille soit bien perçu par les électeurs pour donner du crédit à l’idée d’un Printemps Marseillais au niveau régional », tacle Renaud Muselier.
Un traitement particulier pour Marseille dans le contrat d’avenir
Revenant sur son bilan, le président de Région assure avoir « respecté ses engagements » et se félicite encore une fois d’avoir décroché un contrat d’avenir à 5,1 milliards d’euros avec l’Etat. « Personne ne sera oublié », assure-t-il. Même pas Marseille désormais gouvernée par la gauche : « Cette ville doit être aidée et on le fera », promet Renaud Muselier. Interrogé par Gomet’ sur sa méthode, il indique que Marseille bénéficiera d’un traitement particulier. « Avec le contrat d’avenir, je passe des contrats métropolitains et avec la Métropole d’Aix-Marseille Provence, nous allons signé un contrat de centralité avec Marseille. Ce sera le seul de la région car Marseille est un cas particulier », avance-t-il. Et de préciser : « Nous nous sommes vus avec le maire de Marseille et nous travaillerons avec lui et tout cela sera fait en accord avec Mme Vassal ».
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