Après un règne de 25 ans de l’ancien maire Jean-Claude Gaudin, Les Républicains ont dû céder leur trône marseillais à la gauche avec l’élection du Printemps marseillais en juillet 2020. Le début des complications pour la grande famille de la droite classique. En 2021, LR ne gagne le scrutin régional qu’au prix d’une alliance négociée par Renaud Muselier avec La République en marche et le Rassemblement écologique et social. Le scrutin départemental, en revanche, est largement remporté dans les Bouches-du-Rhône avec six cantons sur neuf dans la cité phocéenne. Mais là encore, LR perd du terrain avec la bascule de cantons stratégiques comme à Aix-en-Provence, où les deux cantons ont été remportés par LREM. Au national, lors de la présidentielle de 2017, l’affaiblissement des LR fut spectaculaire avec un résultat plafonné à 19% des voix pour le candidat François Fillon, en 4e position derrière Jean-Luc Mélenchon (24,82%), Marine Le Pen (23,66) et Emmanuel Macron (20%).
Plus récemment, les départs successifs des rangs LR et les ralliements à Emmanuel Macron, de poids-lourds de la droite locale bouleversent un peu plus la donne. Le président de la Région Sud, dans la continuité de son engagement pendant les régionales, quitte à l’automne le parti dont il fut l’un des membres fondateurs puis annonce son soutien à Emmanuel Macron. Martine Vassal (qui reste LR mais a quitté toutes ses fonctions au sein du parti), présidente du Département et de la Métropole et Lionel Royer-Perreaut lui emboîtent le pas. A l’approche des législatives, le scénario de duels entre les transfuges de la droite classique et leur ancienne famille se profile, par exemple dans la 9e circonscription où Didier Réault a été investi par LR et pourrait avoir en face de lui l’actuel maire de secteur Lionel Royer-Perreaut.
« Il faut dire la vérité, [la candidature de Valérie Pécresse ] ne passe pas »
Sylvain Souvestre, maire des 11/12 à Marseille
Il faut reconnaître que la candidature de Valérie Pécresse, issue de la primaire républicaine de décembre dernier, ne fait pas consensus dans les rangs LR. A Marseille, le maire LR du 11-12 Sylvain Souvestre, contacté par Gomet’, qui émettait déjà des doutes dans nos colonnes le mois dernier, maintient sa position : « Je ne me reconnais pas dans la personnalité et l’incarnation de Valérie Pécresse. […] Il faut dire la vérité, elle ne passe pas », nous écrit-il. S’il ne s’exprime pas sur ses intentions de vote, l’opinion du maire de secteur n’est en tout cas pas favorable à la présidente de la Région Île-de-France. Dans la foulée de l’annonce du soutien de Martine Vassal à Emmanuel Macron, il reconnaissait « un discours bien construit et argumenté » de la part de la présidente de la Métropole pour justifier son choix. Cela veut-il dire qu’il penche en faveur de LREM ? S’il reconnaît avoir été approché par les rangs de la majorité présidentielle, Sylvain Souvestre ménage encore le suspense : « je suis davantage occupé à traiter les problématiques de proximité des habitants du secteur », esquive-t-il.
Christian Jacob à Marseille après les présidentielles pour inaugurer un nouveau siège
Paradoxalement, le nombre d’adhérents chez les Républicains serait en hausse dans les Bouches-du-Rhône. C’est du moins ce qu’affirme le sénateur Stéphane Le Rudulier, qui dirige par intérim la fédération LR des Bouches-du-Rhône, au micro de Gomet’ : « Avec 5500 adhérents, nous sommes la première force politique du département » estime ainsi l’élu.
Merci aux 400 militants présents hier soir à #Marseille pour cette véritable démonstration de force ! Vous avez prouvé que la première force militante du département et la troisième fédération @lesRepublicains de France savait se mobiliser pour ses idées ! Fidélité et honneur! pic.twitter.com/CFpXWhczmh
— Stéphane Le Rudulier (@slerudulier) March 22, 2022
Le parti de droite veut se réinventer et a organisé en ce sens un grand rassemblement le 21 mars dernier au Florida Palace à Marseille pour réfléchir à une stratégie et présenter un nouveau bureau politique composé de près de 70 personnalités LR, dont les maires des communes de moins de 10 000 habitants, ce qui n’était pas le cas avant.
L’antenne locale du parti devrait recevoir le président national des Républicains Christian Jacob d’ici trois semaines, à la fois pour faire un point avec les candidats en vue de l’échéance des législatives, mais aussi inaugurer le nouveau siège, selon Stéphane Le Rudulier. Pour l’heure « rien n’est encore décidé », précise le sénateur, contacté ce mercredi 6 avril par Gomet’. Plusieurs options sont sur la table pour la localisation de ce nouveau local marseillais notamment le secteur des Docks (2e) ou Rabatau (8e), voire l’ancien siège situé rue Sainte-Cécile (5e). Un bureau politique LR local doit se tenir la semaine prochaine, au cours duquel cette décision sera tranchée.
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