Si le développement du vélo en ville repose évidemment sur des infrastructures adaptées, différents services sont également nécessaires. Entre location de vélo longue durée, vélos en libre-service ou encore équipements dans les transports en commun, il en existe de nombreux aujourd’hui. Leur niveau d’efficacité a d’ailleurs été calculé.
5% des déplacements réalisés en vélo à l’horizon 2024, telle est l’ambition de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Un chiffre qui ne s’élevait qu’à 1% en 2017. Pour y parvenir, l’institution s’est dotée d’un « Plan vélo » en 2019 avec, pour mesure emblématique, la création de pistes cyclables. Plus de 280 kilomètres au total sur l’ensemble du territoire à l’échéance 2030. Outre les infrastructures, c’est aussi sur le déploiement de services que la Métropole mise pour augmenter le nombre d’usagers de deux-roues non motorisés.
Location de vélo et abris sécurisés
« En 2020, on a beaucoup axé sur notre service LeVélo+, mis en place en octobre », a exposé Cécile Balestrini, cheffe de service modes actifs au sein de la Métropole Aix-Marseille-Provence, lors d’une table-ronde en visioconférence organisée par le collectif Ramdam. Concrètement, il s’agit de la mise en location de vélos électriques longue durée. Destiné principalement aux salariés, ce service vise à les inciter à laisser leur voiture au garage au profil d’un deux-roues. Près de 200 personnes s’y sont abonnées depuis son lancement en octobre dernier. Si le principe convainc, son tarif moins : 39 euros par mois pour l’offre classique. Trop élevé pour de nombreux internautes. « On est conscient que c’est un prix important pour un certain nombre de personnes », a reconnu l’experte, précisant qu’une partie de ce montant, au minimum 50%, peut être pris en charge par son employeur et qu’un tarif “solidaire” à 20 euros par mois est aussi en place (uniquement accessible aux boursiers ou bénéficiaire de la CMUC).
Pour faire progresser la pratique du vélo, la Métropole a aussi en ligne de mire la question du stationnement des engins. Elle a progressivement équipé 27 sites d’abris-vélos sécurisés et gratuit à proximité de gares routières ou de pôles d’échanges. 16 nouveaux devraient faire leur apparition en 2021 avec l’objectif d’atteindre « 3 600 places de vélo en 2024 (dont 60 % sécurisées) sur une cinquantaine de pôles d’échanges, de parkings relais, d’aires de covoiturage et dans les principales zones d’activités ».
Le Vélo+, le vélo métropolitain à assistance électrique en location longue durée à Aix Marseille Provence
(Crédit Gomet’).
Des bonnes idées et de nombreux freins
En termes de services vélo, la table-ronde virtuelle a aussi été l’occasion de présenter une expérimentation menée en 2020 par l’opérateur de transports Transdev. Huit de ses autocars ont été équipés de rails capables d’accueillir quatre vélos adulte et deux enfant en supprimant seulement deux rangées de sièges. Un peu plus de 100 voyages vélos ont été enregistrés depuis le mois de juillet, malgré le contexte particulier de cette année. « On a eu de bons retours de la part des clients et des conducteurs. Aucun problème pour monter les vélos à l’intérieur des autocars n’a été recensé, ni de vélo tombé pendant le trajet ou de retard sur la ligne », expose Alain Blasco, directeur de Transdev.
Une opération concluante qui aura coûté 61 600 euros HT pour équiper les huit autocars. Elle n’est toutefois pas transposable telle quelle selon le modèle des véhicules, certains n’ayant pas la même configuration. L’un des principaux freins vient aussi de la législation française qui impose « beaucoup de contraintes » pour Alain Blasco. Ou qui ne va pas forcément assez loin comme le montre Laurent Benvenuti, délégué interrégional Provence Alpes Côte d’Azur de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs. Il prend pour exemple une disposition de la loi Orientation des Mobilités (LOM) qui impose à partir de juillet 2021 aux autocars d’être équipés d’un système pour transporter au minimum cinq vélos non démontés. « Mais cela ne concerne que les autocars et pas les bus, que les véhicules neufs et pas les anciens, ceux utilisés pour des services réguliers de transport public routier de personnes et pas les bus touristiques et les autorités organisatrices des transports peuvent déroger à cette obligation par une décision motivée », énumère-t-il. De bonnes intentions aux effets limités en somme.
Des services vraiment efficaces ?
Il existe aujourd’hui « tout un panel de services vélo » contrairement à une dizaine d’années en arrière reconnaît Cyril Pimentel, coordinateur de l’association Collectif Vélos en Ville, qui œuvre à la promotion du vélo et des alternatives à la voiture particulière depuis 1996. Dont certains sont plus efficaces que d’autres. C’est ce que révèle une étude d’évaluation sur les services vélos réalisée par l’Ademe (agence de la transition écologique) publiée en 2017.
Elle a ainsi calculé les bénéfices individuels et collectifs pour différents services comme la location longue durée de vélos classiques ou de vélos à assistance électrique (VAE), l’aide à l’acquisition de VAE, la consigne de vélo en gare ou encore les ateliers d’autoréparation de vélos. Tous permettent par exemple de diminuer les quantités de CO2 émises par an, entre 140 et 550 kg. Et incitent les usagers à pédaler et donc à faire de l’activité physique entre 25 et 30 minutes par jour. De quoi donner des arguments aux collectivités pour flécher les priorités de leur politique en matière de vélo. Et atteindre leurs objectifs…
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