Le spécialiste des technologies sans contact Stid lance un grand plan d’investissement de 43 millions d’euros sur cinq ans pour tripler son chiffre d’affaires. Ce plan passera par des recrutements massifs, des croissances externe et une levée de fonds.
Malgré la crise sanitaire et les multiples pénuries qui frappent l’économie mondiale, le spécialiste des systèmes de contrôle d’accès Stid signe un exercice 2021 exceptionnel avec un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros en hausse de 50% sur l’année. « Le Covid et les cybermenaces croissantes accélèrent la mise en place de nouvelles solutions de sécurité intelligentes et sans contact », explique Vincent Dupart, le président de Stid. Mais cette conjoncture particulière ne justifie pas à elle seule les performances de la société car le marché mondial ne progresse que de 6,5% cette année. Stid se différencie par son avance technologique et lance un plan d’investissement de 43 millions d’euros sur cinq ans pour conserver son avantage.
Un triplement des équipes pour atteindre 60 millions de chiffre d’affaires
Face aux géants du secteur comme l’américain HID, Stid fait figure de challenger : « Nous sommes encore tout petit », avoue Vincent Dupart. Créée en 1996, la PME a été l’un des pionniers des technologies sans contact « et à l’époque, le seul marché suffisamment mature était celui du contrôle d’accès », raconte le dirigeant. Stid se spécialise donc sur ce secteur en créant des lecteurs RFID de cartes d’accès qui s’impose petit à petit dans tous les secteurs : les banques (Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Crédit du Nord…), les institutions (police nationale, conseil de l’Europe, Mairie de Paris…) et les industriels (EDF, Safran, Total…). En plus des systèmes de contrôle d’accès, Stid a également développé une offre de traçabilité des process pour les industriels de l’aéronautique, de l’énergie et la défense. L’an dernier, Stid a remporté de nouveaux clients de renom comme Michelin, Infrabel, les Jeux Olympiques ou encore la police du Texas. « Nous nous différencions des technologies propriétaires de nos concurrents les plus importants en assurant une transparence de nos solutions », explique Vincent Dupart. De plus, il est certain de la qualité de ses produits : « Aujourd’hui, 70% des systèmes installés sont basés sur des technologies obsolètes et les entreprises vont devoir les remplacer si elles veulent se protéger efficacement. Nous sommes donc très bien placés pour remporter de nouvelles parts de marché. Nos technologies sont parmi les meilleures. L’enjeu pour nous est d’accélérer sur la commercialisation », avance-t-il. Aussi, les trois quart de son plan d’investissement 2021-2026 vont servir à recruter des technico-commerciaux, des spécialistes du marketing et des ingénieurs. De 80 personnes actuellement, l’entreprise ambitionne d’atteindre les 210 salariés dans cinq ans. Cette augmentation des ressources humaines doit lui permettre d’atteindre un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2026.
Stid à l’assaut des Etats-Unis
Depuis son siège de Gréasque, Stid adresse le marché mondial. Pour mieux couvrir l’international, elle a ouvert des filiales au Mexique, au Royaume-Uni et au Texas. Les Etats-Unis sont certainement le plus gros marché mondial et la société va massivement investir sur son implantation outre-atlantique pour progresser dans ce pays. Stid va consacrer environ 16 millions d’euros à ce marché. Aujourd’hui, sa filiale, installée face au siège historique de HID, emploie six personnes et ce chiffre devrait monter à 35 dans les cinq ans. De plus, l’entreprise veut y développer de la production : « Pour l’instant, elle intègre surtout des services commerciaux, logistiques et du support technique mais on veut pouvoir fabriquer directement sur place », précise Vincent Dupart. A terme, Stid souhaite réaliser un tiers de son activité aux Etats-Unis. Plus globalement, l’objectif est de faire passer l’export à deux tiers de son chiffre d’affaires en 2026. Aussi, en plus des Etats-Unis, Stid tourne aussi son regard vers l’Est. La société vient de créer une toute nouvelle filiale à Dubaï. « A l’origine, on devait l’ouvrir en 2023 mais le Moyen-Orient est tellement dynamique qu’on a décidé d’y aller tout de suite », souligne le patron. Il s’intéresse également à l’Asie « qui nous adressons aujourd’hui sans présence physique ». Sur l’opportunité d’y créer une filiale, Vincent Dupart répond : « L’Asie sera traitée en 2022 ». L’entreprise n’oublie pas pour autant son premier marché : l’Europe. Stid souhaite ainsi se développer en Europe de l’Est. Elle envisage de créer une structure dans un nouveau pays avec une option pour la Pologne « qui dispose des bonnes compétences pour assurer nos activités », estime Vincent Dupart.
Croissances externes et levée de fonds
Après 25 ans d’existence, Stid s’est toujours développé uniquement par sa croissance organique mais son grand plan d’investissement lui permet aujourd’hui d’envisager ses premières acquisitions. Toujours aux Etats-Unis, l’entreprise recherche le candidat idéal à racheter pour compléter son catalogue de produits et enrichir son portefeuille clients. La deuxième acquisition prévue cible l’Europe. « On aimerait trouver une entreprise qui nous offre une double synergie avec une implantation géographique intéressante, par exemple l’Allemagne nous intéresse, et de nouveaux produits complémentaires aux nôtres », détaille Vincent Dupart.
Autre changement de philosophie, l’entreprise détenue par la famille envisage également d’ouvrir pour la première fois son capital à des investisseurs extérieurs. « Nous sommes sur le point de finaliser une augmentation de capital », révèle le président du groupe. Les négociations sont presque finalisées et Stid va annoncer dans les mois qui viennent une levée de fonds de 5 millions d’euros avec des investisseurs qui prendront 10% du capital de la société.