Sur presque six heures du conseil municipal d’Aix-en-Provence, ce lundi 12 octobre, la question du PDU a occupé près d’une heure de débats houleux. L’occasion d’une passe d’armes entre la députée LREM Anne-Laurence Petel et Maryse Joissains, la maire d’Aix-en-Provence
Lancé en décembre 2017, le plan de déplacement urbain a été adopté le 19 décembre 2019 par la Métropole et soumis à l’avis du conseil municipal de Marseille ce lundi 5 octobre 2020.
Eric Chevallier, 13e adjoint à la mairie d’Aix-en-Provence, a présenté la position officielle de la municipalité sur le PDU. La majorité des mesures présentées par le PDU seraient déjà à l’agenda de la commune d’Aix-en-Provence depuis de nombreuses années : les bus+ (services de bus à la demande réservés aux personnes en situation de handicap), la piétonnisation du centre-ville, le développement du vélo, et les parcs relais (P+R). « On ne demande pas de droit d’auteur mais il y a de nombreuses reprises », ironise-t-il. L’adjoint a cependant émis des réserves sur l’imprécision du projet en matière de stationnement, de logistique d’approvisionnement jusqu’au centre-ville, et la nécessité de mettre en place des règlementations strictes sur les trottinettes en libre-accès..
La mairie favorable au PDU
Si la mairie appelle à un avis favorable, ce sont les plans locaux de mobilités qui ont le plus été mis en avant « Il est important d’associer les communes. Si on veut que les citoyens appréhendent bien les nouveaux moyens de transport, il faut que la discussion se fasse à une dimension humaine ». Elle rappelle en plus que le budget est insuffisant « on parle de 300 à 350 millions d’euros par an pour atteindre les objectifs de la métropole, seuls 100 à 150 millions seraient financés par la métropole. Je ne sais pas où seront pris les autres moyens de financement »
Première voix de l’opposition, le vert Cyril Di Méo (Aix-en-partage) regrette l’imprécision du plan vélo du PDU « C’est un euphémisme de dire que c’est évanescent » et le fait que le plan se focalise beaucoup sur le réseau routier. Il marque également sa surprise devant la conclusion de la mairie sur ce PDU « On croirait un message de l’opposition […] rien de financé sur ce qui est le dossier structurant des transports dans la matière ». Il dénonce le manque de précision et de pouvoir de négociation des budgets de Maryse Joissains, qui occupe la double fonction de maire d’Aix-en-Provence et de vice-présidente de la Métropole.
« On attend des choses plus précises […] On avait défendu longtemps que ce qui est aujourd’hui un parking de délestage pour Krypton (Le plan d’Aillane) devienne une gare secondaire mais ce n’est pas dans le document ». Il appelle à émettre des réserves sur ce point et sur la question de la troisième ligne de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) afin que ces réserves aient une force de contrainte légale.
La maire d’Aix-en-Provence a reconnu toutes les limites de la métropole et la légitimité des critiques de l’opposition. « Mais ils ont fait des efforts. On a eu sur le territoire un PDU qui a été critiqué en son temps mais qui était un PDU costaud. Les pôles multimodaux ont besoin d’être mis en place, ainsi que les voies cyclistes. En attendant la Métropole on le fera nous même. Jusqu’à présent on a fait des couloirs de vélo, des pistes cyclables chaque fois qu’on a refait une voirie. Ce n’est pas formidable, mais ça y est.. Tout ce que vous dites est vrai et nous allons essayer de l’améliorer. »