La majorité fait bloc pour défendre le bilan de Jean-Claude Gaudin
Alors qu’il termine son argumentaire tempétueux contre ce rapport si peu à son goût, Jean-Claude Gaudin lève les yeux de ses notes. Le ton se fait plus sincère, la voix vibrante, et le poing tape sur le pupitre : « En 25 ans, ma vie a toujours été la même, dit-il dans une émotion palpable. Nous n’avons jamais été devant les tribunaux. Ici dans cette ville, je sais que je n’ai pas fait tout bien, mais j’y ai mis tout mon cœur, j’y ai mis tout mon temps, et ce réquisitoire m’affecte considérablement (il tape du point sur le rapport qui se trouve sur son bureau) – comme d’autres événements qui hélas se sont produits dans cette ville ». Un début de mea culpa, du bout du lèvres, prononcé par le premier édile de Marseille quant aux tragiques effondrements de la rue d’Aubagne.
Et qui d’autre que Martine Vassal, candidate à la Mairie de Marseille bénéficiant du soutien de M.Gaudin, pour seconder le maire dans la défense de son bilan ? « Certains ont décidé qu’il fallait organiser un procès politique, votre procès » dénonce-t-elle, accusant les juges « de vouloir asseoir [Jean-Claude Gaudin] au banc de l’infamie, le clouer au pilori ». Dans un registre émotionnel, elle juge que « quoique certains puissent en penser, vous avez été meurtri par le drame de la rue d’Aubagne ». « J’ai été honorée de faire partie de votre équipe, poursuit-elle. Mon cher Jean-Claude, permettez-moi de vous dire merci », poursuit-elle, appelant à « faire de Marseille une ville-monde, capitale de la Méditerranée ». Déjà, la campagne électorale a pris le pas sur les observations de la CRC.
Puis ce sont les adjoints au maire écornés par les conclusions du rapport de la CRC qui sont chargés de monter au front : Roland Blum, adjoint aux finances et au budget, Robert Assante, adjoint au patrimoine municipal, Laure-Agnès Caradec, adjointe à l’urbanisme, ou encore Danièle Casanova, adjointe aux écoles. « Erreurs grossières et jugements d’opportunité » pour le premier, « appropriation politicienne » du rapport pour le second, ou encore « caricature non-documentée et désinformation véhiculée par la CRC » pour la dernière, la ligne de défense est claire. Pour Mme Caradec enfin, elle dit « ne pas reconnaître dans ce rapport le travail » auquel elle a « eu l’honneur » de participer.