C’était il y a plus d’un an, en mars 2020. Face à une pénurie de masques, en plein boum de l’épidémie de covid-19, le président de la République Emmanuel Macron sonne le branle-bas de combat aux industriels français pour relancer la fabrication des masques. « Je veux que d’ici la fin de l’année, nous ayons obtenu cette indépendance pleine et entière », martelait-il dans un discours du 31 mars 2020. En effet, pour renflouer ses stocks, la France est alors contrainte de commander à l’étranger, notamment en Chine. Les industriels français se lancent, y compris ceux dont la fabrication de masque n’est pas le cœur de métier. En Provence-Alpes-Côte d’Azur aussi, la production prend son envol. Plus d’un an après, où en est cette production ?
Normalement spécialisée dans les housses thermiques, l’usine Protecto, basée à Arles (lire notre précédent article), est l’une des rares survivantes à poursuivre encore son activité de production de masques : « Certains fabricants sont en train de mettre la clé sous la porte et m’appellent pour que je récupère leurs machines parce que eux n’y arrivent plus », témoigne Mourad Amara, dirigeant de Protecto.
Une production de qualité… pas forcément rentable
Pourtant, à ce jour, la production de l’usine Protecto se porte plutôt bien, avec près de 12 000 masques fabriqués chaque jour. La promesse de Protecto : des masques 100% français et de qualité. « Nos masques sont stérilisés aux UV à la sortie de la ligne de production, sont plus agréables à porter et leurs élastiques ne lâchent pas, contrairement aux masques chinois », poursuit Mourad Amara. Un exigence de qualité qui se répercute sur le prix : le masque chirurgical Protecto est vendu à 11 euros, contre quelques centimes à peine pour un masque chirurgical importé de Chine. Pour Mourad Amara, c’est le fait de privilégier la qualité à la quantité qui a permis à l’entreprise de maintenir son activité : « les autres fabricants français ont voulu produire trop vite pour concurrencer les Chinois. Nous, nous avons préféré vendre moins de masques, plus chers, mais de meilleure qualité ».
Basée à Marseille, Proneem a également su se démarquer dans le secteur des masques. Sa dernière innovation en date : le masque Viralstop, un masque spécialement conçu pour la pratique sportive, qui contient également un virucide efficace contre le Sars-cov2 et ses variants. Grâce à ce produit, la société se positionne en leader du marché français, d’autant que le masque Viralstop a été choisi par les athlètes français lors les jeux olympiques de 2024. Depuis le début de la crise sanitaire, Proneem a même développé une filiale en Corée du Sud. En 2020, Proneem a réalisé 5 millions d’euros de chiffres d’affaires, avec 20 salariés à Marseille et trois en Corée. En février 2021, Nathalie Hagège, PDG, confiait à Gomet’ espérer une forte croissance en 2021 : « nous sommes sur des produits de masse, donc une croissance de 30 à 40 % serait un très beau résultat ».