Alors que les campagnes pour les élections régionales et départementales battent leur plein, la Métropole Aix-Marseille Provence a tenu son conseil vendredi 4 juin en visioconférence « pour le dernière fois, j’espère », glisse la présidente Martine Vassal en introduction. Les premières délibérations sont consacrées à l’examen du compte administratif 2020 de l’établissement.
L’occasion pour les différents groupes d’alerter sur la dégradation des finances. Première salve lancée par l’adjoint aux finances du maire de Marseille, le socialiste Joël Canicave qui dénonce « une Métropole de guichet, une sorte de commerce local où chacun vient faire ses courses sans penser au voisin ». Malgré la crise sanitaire, le vice-président au budget de la Métropole Didier Khelfa se défend en annonçant des chiffres proches des prévisions initiales avec un endettement de 1,926 milliard d’euros contre 1,9 milliard d’euros ciblés. Pour autant, il continue d’augmenter et le socialiste Marc Pena d’alerter sur « cette progression exponentielle (…) ces chiffres démontrent le manque de gouvernance de notre institution et nous allons droit dans le mur (…) Je me demande ce que fait en ce moment la commission sur la réforme métropolitaine », lâche-t-il. Son adversaire politique, le premier adjoint de la maire d’Aix-en-Provence et vice-président aux finances de la Métropole Gérard Bramoullé, ne nie pas la situation financière délicate de la Métropole. « La seule charge de la dette représente 270 millions d’euros par an, soit l’équivalent du budget annuel de la Ville d’Aix-en-Provence (…) Il faudra au minimum deux ans pour retrouver une trajectoire vertueuse si l’Etat ne nous aide pas », prévient-il.
[Politique] Gérard Bramoullé, VP aux finances de @AMPMetropole fait le point sur la charge de la #dette : 270 M€/an “soit le budget de @aixmaville (…) On ne peut plus continuer comme ça”, alerte-t-il. #collectivites pic.twitter.com/MPCrmgLgV7
— Gomet’ (@Gometmedia) June 4, 2021
La Métropole fait le ménage dans ses effectifs
Gestion administrative toujours avec le rapport 42. Ce dernier acte la suppressions de 77 postes permanents au sein de la Métropole. Une mesure dénoncée par la CGT qui a débrayé le matin même devant la tour La Marseillaise. Le groupe « Pour une Métropole du bien commun », essentiellement composé d’élus du Printemps Marseillais, vote contre cette délibération « car il s’agit du début d’un plan de 310 postes sur l’année à la Métropole et ce sans réel prise en compte des services rendus par le personnel », estime-t-elle. Martine Vassal balaye dans la foulée toute velléité de licencier du personnel et précise « Ce sont des emplois non pourvus ».