A compter du début d’année 2025, SCNF devra composer avec un nouvel opérateur, Transdev Rail Sud, sur les lignes de trains express régionaux (TER). C’est en effet l’opérateur détenu par la Caisse des dépôts qui récupère l’axe inter-métropoles entre Marseille, Toulon et Nice à compter de cette date. De son côté, SNCF conserve via sa filiale SNCF Sud Azur les lignes du secteur azuréen et de la vallée de la Roya. La Région vient en outre de lancer un marché public pour le troisième lot de lignes ferroviaires ouvertes à la concurrence : Marseille-Aubagne-Toulon-Hyères ; Marseille-Toulon-les Arcs Draguignan ; Marseille-Aix-en-Provence-Pertuis ; Marseille-Gap-Briançon ; Briançon-Gap-Valence-Romans. Le marché, mis en ligne sur le portail en ligne de la Région Sud, s’élève à plus de 2,7 milliards d’euros.
Ouverture à la concurrence : SNCF Réseau et Gares et Connexion s’estiment « plus gagnants que perdants »
A l’occasion d’une conférence de presse pour présenter les projets ferroviaires 2024 dans la région, aux côtés de l’élu régional en charge des transports, Jean-Pierre Serrus, les responsables SNCF au niveau local font le point sur la situation. Si SNCF voyageurs, gestionnaire des titres de transports, sera plutôt perdante, côté SNCF Réseau, qui gère l’infrastructure et les rails, on voit le verre plutôt plein : « On y perd rien, et même on y gagne ! Nous sommes gestionnaire d’une infrastructure de transports : plus il y a de passage, plus nous gagnons d’argent, un peu comme une autoroute avec les péages » résume ainsi Karim Touati, directeur territorial SNCF Réseau, qui y voit même « une façon de se challenger et de raviver l’intérêt pour le rail. »
Le constat est le même côté Gare et Connexions : « La seule contrainte est que nous devons récupérer sont les informations à destination des voyageurs. Nous avons le devoir d’être impartial et d’accueillir les nouveaux transporteurs dans les mêmes conditions », précise Agnès Moutet-Lamy, directrice régionale Occitanie et Sud. Pour l’heure, les éventuels gains liés à ces nouveaux usages ne sont en revanche pas encore chiffrés et le tarif de “passage” dépend des lignes et gares concernées, précise la responsable Gare et Connexions. « Mais celui qui y gagne le plus est l’usager avec une plus grande diversité de l’offre » affirment en cœur les deux responsables.
Première phase des travaux de la ligne nouvelle Provence-Alpes-Côte d’azur
L’un des plus gros chantiers de la SNCF cette année sera le lancement des premiers travaux sur la ligne Nouvelle Provence-Côte d’azur (LNPCA), qui doit permettre de relier Marseille à Nice plus efficacement et plus rapidement… Un chantier auquel le président de Région, Renaud Muselier, souhaite donner un coup d’accélérateur compte tenu de la candidature de la région Sud pour accueillir les jeux olympiques d’hiver 2030. Or, la SNCF prévoit la fin des travaux de la phase 1 en 2030 et celle de la phase 2 en 2035… Un calendrier donc très serré. Karim Touati se veut rassurant : « La LNPCA comporte 22 opérations différentes, sur un réseau déjà existant. Cela permet d’avoir un planning propre à chacune et d’adapter le calendrier, en fonction de ce qu’on peut accélérer. » Parmi les priorités, la nouvelle gare de Nice, la navette toulonnaise et l’aménagement du plateau en surface de la gare Saint-Charles à Marseille, qui doit être prêt pour 2030. Il faudra encore attendre 2035 pour le réaménagement du plateau souterrain à l’horizon 2035, qui représente « 80% du projet global » pour un montant de deux milliards d’euros, sur 3,6 milliard pour le projet Saint-Charles dans sa totalité.
De son côté, le vice-président régional en charge des transports Jean-Pierre Serrus se montre plus prudent et rappelle que l’accueil des Jeux d’hiver 2030 dans le Sud est encore soumis à validation du comité d’organisation des Jeux olympiques, qui doit intervenir en juillet 2024. « C’est la raison pour laquelle nous avons fait une version du contrat de plan Etat-Région sans l’hypothèse des Jeux. Nous ferons un avenant si ces jeux nous sont attribués », précise-t-il. Les jeux ne sont donc pas encore faits …
En savoir plus :
> Ouverture à la concurrence des TER : « un phénomène européen » (Renaud Muselier)
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