Avec une plateforme et une commission dédiées à l’open data, la Ville de Marseille veut faire preuve de transparence sur l’action municipale. L’objectif à terme est de ne pas se cantonner à la diffusion de ces informations, mais de fournir à tout un chacun – habitants comme entreprises, associations ou administrations – les moyens de les comprendre, se les approprier et les utiliser.
Résultats des élections, documents liés au budget primitif, fonds photographiques, informations sur la biodiversité des parcs et jardins ou sur l’éclairage public et même menus des cantines scolaires : voici quelques-unes des premières données accessibles sur la plateforme open data de la Ville de Marseille. Et d’autres devraient suivre. Car, conformément à la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016, l’ouverture des données publiques est obligatoire pour les administrations.
L’ancienne municipalité s’y est pliée, « en se cantonnant au minimum légal », tacle Christophe Hugon, conseiller municipal délégué notamment à la transparence et à l’open data municipal et par ailleurs membre du parti Pirate. L’actuelle veut aller plus loin, « convaincue de l’utilité de la transparence et de l’open data et de son rôle moteur dans notre ville ». Une stratégie qui prend la forme de la mise en place de cette plateforme en ligne et d’une Commission Communication et Ouverture Des Données (CCODD).
Un guichet unique pour l’open data
Cette commission, Christophe Hugon la qualifie de « guichet unique » pour faire une demande d’accès de données. Habitants comme journalistes, associations, entreprises ou encore services de la collectivité doivent la saisir pour obtenir un jeu d’informations. En sachant que tout n’est cependant pas accessible. « Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour dire que les données sont disponibles, ce ne serait pas responsable. Il faut que les documents et les données qu’on diffuse soient définitifs, de qualité suffisante et respectent la vie privée », souligne l’élu.
C’est ainsi que certaines demandes mettront plus de temps à être traitées que d’autres, voire pourraient ne pas être pourvues si elles tombent, par exemple, sous le sceau du « secret des affaires ». L’ensemble des données publiables le seront en tout cas sur la plateforme dédiée. Et la Ville se laisse aussi la possibilité de mettre à disposition celles qu’elle juge pertinentes, même si personne ne les a demandées. « On devrait avoir un rythme de sortie de données une fois par mois ou au moins tous les deux mois » espère Christophe Hugon.
Les membres de la CCODD doivent se réunir mensuellement pour traiter les demandes. Présidée par le conseiller municipal, elle se compose également de représentants des services techniques et juridiques, de la déléguée à la protection des données personnelles et de la personne responsable de l’accès aux documents administratifs et des questions relatives à la réutilisation des informations publiques. Des référents archivistiques internes ou externes pourront également être sollicités.
Donner les moyens de s’approprier les données
L’open data permet aux habitants de mieux comprendre l’action publique, plaide la municipalité. Elle peut aussi être un outil efficace au service du fonctionnement des associations et de la collectivité. Enfin, elle peut aussi servir au développement d’innovation par les entreprises. Mais pour que chacun de ces acteurs s’en saisisse, il faut « réussir à sortir de l’entre-soi technique », reconnaît Christophe Hugon, sous-entendant que la compréhension des jeux de données n’est pas suffisamment accessible aujourd’hui.
La Ville de Marseille veut ainsi développer des outils ou s’appuyer sur l’existant pour tendre vers un dispositif simple et clair. Elle a pour cela adhéré à l’association Open Data France – Christophe Hugon en est d’ailleurs vice-président à la citoyenneté – qui regroupe et soutient les collectivités territoriales françaises dans leur démarche d’ouverture de leurs données. La municipalité n’est toutefois qu’au début d’un travail au long cours. Un « projet de mandat », prévient l’élu.
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