Marseille : divisions à gauche et débats suite au 5 novembre
A Marseille, la semaine a été forcément marquée par les débats qui ont entouré les commémorations de l’anniversaire des effondrements du 5 novembre 2018 de deux immeubles rue d’Aubagne, dans le quartier de Noailles. Annie Levy-Mozziconacci, médecin hospitalo-universitaire et conseillère municipale PS et métropolitaine, appelle dans un communiqué publié le 5 novembre même à « Renommer la rue d’Aubagne, « rue des victimes du 5 novembre 2018 », ajoutant « Il ne sert à rien de faire l’autruche, nous devons assumer le présent en face si l’on veut construire un avenir pour Marseille ».
Fatih Bouaroua, président du collectif du 5 novembre, né de l’indignation consécutive aux effondrements de la rue d’Aubagne, a également durement commenté la politique de la ville en matière d’habitat : « C’est boboland que la ville va reconstruire, avec la Friche au bout de l’opération », ajoutant : « On va donner le bas de la rue d’Aubagne au privé, à Eiffage, à Vinci ».
Egalement membre du Pacte démocratique, un rassemblement de collectifs militants et citoyens orienté à gauche, Fatih Bouaroua s’est exprimé dans les colonnes de La Provence du 6 novembre, en évoquant la potentialité d’une défaite aux élections municipales de mars 2020 : « il s’agit pour nous de prendre nos marques, on se donne rendez-vous pour l’élection municipale suivante. Si on ne gagne pas en mars, les associations citoyennes continueront à fonctionner pour obliger à un contrôle démocratique des décisions politiques ».
Il faisait écho à la décision prise par le Pacte démocratique de ne pas s’allier au Printemps marseillais, un rassemblement de partis et de collectifs de gauche avec lequel il était question de faire alliance. Dans un communiqué en date du 4 novembre, le Pacte démocratique déclare : « avoir solennellement pris acte et avec amertume qu’une partie bloquante du Printemps Marseillais ne souhaite pas la participation des mouvements sociaux locaux et des assemblées citoyennes à un processus électoral. Nous considérons ces non-réponses comme autant de refus de trouver des solutions pour une convergence digne et respectueuse entre toute la gauche, les écologistes et les mouvements citoyens ». Pour autant, la coordination du Pacte annonce mardi 12 novembre qu’elle sera présente « à la rencontre proposée par Jean-Luc Mélenchon ce jeudi tout en souhaitant préserver l’autonomie des discussions entre les mouvements et collectifs locaux. »