Tour de chauffe entre majorité et opposition mardi 13 avril au conseil de territoire Marseille Provence. Deux jours avant le conseil métropolitain (voir le détail des délibérations en document source en dernière page), les élus marseillais, la maire du 1er et 7e arrondissements, Sophie Camard en tête, ont tenu à faire valoir leurs positions sur la voirie et les transports, deux compétences détenues par la Métropole de Martine Vassal.
L’extension Nord-Sud ne fait plus polémique
Parmi les quelques 120 rapports étudiés par le conseil de territoire, deux délibérations portent sur la soumission des extensions du tramway marseillais à l’appel à projets « transports en commun en site propre » du plan de relance du gouvernement. Sur la prolongation vers La Castellane au Nord et La Rouvière au Sud, les avis sont plutôt convergents. « Il doit permettre de désenclaver les deux parties de la ville qui en ont le plus besoin », affirme le maire des 9e et 10e arrondissements de Marseille Lionel Royer-Perreaut. Dans la foulée, l’ex-sénatrice PS Samia Ghali salue également le projet insistant sur « la nécessité de desservir au plus vite les quartiers Nord ».
La Ville de Marseille ne veut pas du tramway des Catalans
Par contre, le projet de tramway entre la préfecture et les Catalans ne fait pas l’unanimité. « Vous nous soumettez un projet de plusieurs dizaines de millions d’euros, c’est un engagement financier et politique important mais nous avons encore beaucoup de questions sur son utilité », prévient Sophie Camard. Elle se demande notamment si il permettra « réellement d’augmenter la fréquentation des transports en commun marseillais » et réclame une étude sur le sujet. La maire du 1er secteur met sur la table des alternatives moins coûteuses selon elle comme une ligne de bus électriques. A cette ligne vers la plage, elle semble préférer le projet de tramway entre National et Capitaine Gèze qui permettrait de desservir le 3e arrondissement « peu desservi aujourd’hui ». Pour rappel, le projet de tramway de Catalans est estimé à 75 millions d’euros quand l’extension Nord-Sud culmine à 256 millions d’euros.
Julien Ravier accuse la mairie de bloquer le tramway vers la Valentine
Face à ses doutes, la présidente de la commission voirie et mobilités Solange Biaggi (LR) se veut rassurante : « On doit faire vite pour décrocher les aides de l’Etat mais pour l’instant, rien n’est enclenché, vous pourrez toujours participer aux études le temps venu ». L’ancien maire des 11e et 12e arrondissements, le député LR julien Ravier est moins conciliant avec la porte-parole du Printemps Marseillais. « Vous réclamez qu’on vous fasse participer mais d’un autre côté, dans vos modifications au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal), vous proposez sans nous prévenir de supprimer les emplacements réservés à l’extension du tramway entre les Caillols et la Valentine alors qu’il est indispensable pour les habitants du secteur », assure-t-il. Et de dénoncer « l’incompétence de ce travail ». L’offense provoque la colère de Sophie Camard qui demande que son groupe « soit mieux considéré par l’assemblée. A chaque fois qu’on s’exprime, on a l’impression de vous déranger. Veuillez nous en excuser », ironise-t-elle.
Alors que le ton monte, Lionel Royer-Perreaut se pose en juge de paix entre les deux parties et demande à chacun de jouer collectif pour l’intérêt de Marseille : « Nous devons défendre ces dossiers ensemble pour convaincre l’Etat. Mettons nos étiquettes politiques de côté comme on sait le faire pour d’autres dossiers comme les projets ANRU (Agence nationale de la rénovation urbaine). A partir de là, nous parviendrons enfin à décrocher les financements dont nous avons tant besoin pour développer les transports en commun à Marseille ».