Il est réputé pour son franc-parler et ne craint pas de dire ce qu’il pense. Le politiquement correct, très peu pour le maire de Fos-dur-Mer. Lorsqu’il s’engage dans la vie publique en 1995, il est animé par de grands idéaux et une volonté accrue de faire changer les choses. Plus de 20 ans plus tard, il confie une certaine « déception », voire même de la « tristesse », au regard de l’évolution des institutions et de la démocratie. Néanmoins, très attaché à sa commune, il continue de trouver du sens à exercer un mandat local : « ça vaut encore un peu le coup mais peut-être pas pour longtemps… ». Sur cette zone industrialo-portuaire, il continue d’œuvrer pour une reconnaissance et un développement économique du port de Fos, qui doit passer par des infrastructures « dignes de ce nom ».
Conseiller départemental des Bouches-du-Rhône, il confie que le rôle dans l’opposition n’a aucun poids pour faire avancer les dossiers. « On ne sert à rien. C’est là où l’on touche la limite de notre système et de notre République. L’Etat décide et, il décide souvent, car il a des pressions locales et des amis locaux. C’est comme ça que la Métropole a été validée au bout, d’ailleurs », confie René Raimondi, qui s’était farouchement opposé à la constitution e l’institution il y a deux ans. Il ne se fait donc guère d’illusions quant à la fusion avec le Département pour « sauver le soldat Métropole », et sur laquelle il continue de porter un regard très critique. Il entend malgré tout continuer de « résister », « dire non », pour permettre à chaque territoire de garder sa spécificité, son histoire, sa tradition.
Résister également politiquement : « j’ai la fierté à Fos d’avoir encore beaucoup de choses gratuites. Dans quelques jours, la Métropole va demander aux habitants de payer pour le transport scolaire, c’est inacceptable. Pourquoi ne pas faire payer l’éducation alors ? On a signé aucune convention, on ne sait comment on va le faire… Je vais me contraindre mais je vais devoir trouver un système de remboursement à mes habitants… C’est ça aussi continuer des résister !»
René Raimondi est un homme de gauche. Le socialisme reste d’ailleurs au « cœur de mon action au quotidien », mais il se retrouve « comme toutes ses femmes et ses hommes orphelin ». Il attend aujourd’hui, un porteur d’idée, un « leader de gauche, juste un rassembleur. Il faut que l’impulsion parte du national… ». Un entretien vérité enregistré lundi 7 mai 2018 dans notre studio du 106 rue de la République.