Une politique tarifaire qui sauve le théâtre
Des actions qui nécessitent une énergie importante mais aussi des bras. Depuis le premier confinement, l’équipe reste au complet, car Francesca Poloniato refuse de mettre qui que ce soit au chômage partiel. « C’est une question de déontologie. Il n’y a pas de dépôt de bilan, un maintien des subventions, la Drac, la Région, le Département, la Ville… Ils ont tous pris soin de m’appeler, tout le monde n’a pas eu cette chance. Je l’ai eu, je n’avais aucune raison d’en arriver là ».
Toutes les annulations, celles de 2020 et celles de 2021, ont été remboursées. Les artistes, mais aussi la production, la technique et tous ceux qui font vivre le spectacle vivant : personne n’a été lésé. Un manque à gagner important, qui n’a pourtant pas mis le théâtre en danger.
Grâce à une politique tarifaire basse, à ce jour, la scène nationale ne connaît pas de difficulté particulière.
Ce qui a permis au Zef de garder la tête hors de l’eau, c’est sa politique tarifaire. « J’y suis attentive. Et ça n’est pas uniquement pour les habitants du quartier, je ferais pareil dans un autre lieu, souligne Francesca Poloniato. Pour une famille, 10 € la place, ça revient à 40 €, 50 €… C’est vite cher ».
Peu d’argent qui manque dans les caisses, donc. Avec le maintien des subventions, les aides financières de l’État, les exonérations de charges sur 2020, à ce jour, la scène nationale ne connaît pas de difficulté particulière. « Mais c’est un équilibre précaire » modère la directrice, qui ajoute qu’il ne faudrait pas que la crise dure encore trop longtemps.
Une occupation inédite
Mais depuis peu, le Zef est le théâtre – c’est le cas de le dire – de luttes plus politiques. Le 12 mars dernier, une trentaine d’artistes et d’intermittents décide de « prendre » le Zef, côté Merlan. Ils ont choisi ce théâtre pour son engagement social, son lien avec le monde associatif et son respect de l’intermittence. Surprise, l’équipe du Zef trouve un accord et installe les occupants dans le studio, côté coulisse, afin de ne respecter les activités du Zef.
Rendez-vous demain :
Un an de covid au Zef : un lieu de vie à la hauteur d’une scène nationale (2/2)
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