En pleine crise sanitaire, certaines sociétés ont une mission vitale pour la population. C’est le cas de la Société des eaux de Marseille qui gère notamment l’approvisionnement en eau potable. Particulièrement mobilisée face au confinement, Sandrine Motte, la directrice générale du groupe, explique à Gomet’ comment l’entreprise fonctionne.
Comment la société des eaux de Marseille adapte-t-elle son activité à cette crise sanitaire ?
Sandrine Motte : La société des Eaux de Marseille est un opérateur de services essentiels. Nous fournissons de l’eau potable à deux millions de personnes en Provence. Donc nous sommes particulièrement mobilisés avec le confinement. Malgré tout, on se doit de protéger les collaborateurs. Alors on a mis en place le télétravail pour toutes les fonctions supports, soit la moitié des effectifs (800 personnes pour la société des Eaux de Marseille. 2 000 pour le groupe, NDLR). Pour les équipes terrains, on fait des rotations chaque semaine avec une équipe en fonction et l’autre moitié en réserve qui prend le relais. Ça permet d’éviter de contaminer tout le monde et de garder du personnel opérationnel en cas de besoin urgent.
Le confinement et la crise sanitaire ont-ils un impact sur la consommation d’eau et les réseaux d’assainissement ?
S.M : Pour l’instant, nous n’avons pas noté d’évolution notable sur la consommation d’eau mais on s’attend globalement à une baisse dans les semaines à venir notamment à cause des entreprises qui cessent leurs activités. Par contre, sur l’assainissement, nous avons effectivement dû adapter le fonctionnement de certaines stations d’épuration. Sur les communes limitrophes des grandes métropoles, elles fonctionnent habituellement au ralenti la semaine car les habitants sont peu chez eux. Avec le confinement, elles travaillent à plein régime, on a donc dû s’adapter.
Le groupe Eaux de Marseille compte aussi des filiales de traitement des boues d’épuration, de travaux publics ou encore de gestion des déchets. Ces activités connexes ont-elles été impactées ?
S.M : Nos filiales spécialisées dans la gestion des ordures ménagères et des déchets d’entreprises (Silim Environnement, Bronzo…) sont durement frappées par la crise sanitaire. La Métropole Aix-Marseille Provence vient par exemple de suspendre la collecte du tri sélectif en porte-à-porte. C’est une grosse part de leurs activités. Sur le mois de mars, on estime la baisse à plus de la moitié du chiffre d’affaires. Avec Bronzo TP, notre filiale spécialisée dans les travaux publics, nous sommes également touchés par la suspension de certains chantiers. Mais on attend une amélioration en avril avec les nouvelles consignes du gouvernement pour relancer cette activité.
Avez-vous du faire des demandes de chômage partiel ?
S.M : Pour certaines filiales, oui. Sur le mois de mars, nous avons fait des demandes de chômage partiel pour environ 300 personnes.
Comment gérez-vous les demandes reports de facture d’eau des professionnels en difficulté avec cette crise ?
S.M : Nous avons évidemment décidé d’être solidaires des entreprises les plus fragiles en cette période difficile. Nous allons mettre très prochainement en ligne un formulaire en ligne pour que les chefs d’entreprise puissent commencer à demander des reports de facture. Ils seront acceptés à chaque fois que la demande sera justifiée.
Tandis que certaines personnes sont confinées chez elles, certains n’ont même pas d’accès direct à l’eau potable. Leur cas est critique face au virus. Comment faire pour les aider ?
S.M : La Société des Eaux de Marseille travaille régulièrement avec les collectivités pour installer des points d’eau pour les personnes les plus démunies. Face à cette épidémie, nous avons accéléré ce processus pour leur offrir en urgence un accès à l’eau pour s’hydrater et se laver. A Marseille, on travaille avec les associations et la Métropole pour déterminer les lieux de squats les moins bien équipés. On en a repéré une dizaine que nous sommes en train d’équiper afin de permettre aux habitants de rester chez eux et de ne pas avoir à sortir pour aller chercher de l’eau au risque d’être contaminé ou même de répandre le virus.
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