« Free pro dispose d’un vaisseau amiral à la mesure de notre ambition sur le marché du B2B », explique Thomas Reynaud, le directeur du groupe Iliad. Sa filiale sur ce marché, ex-Jaguar Network rebaptisée Free Pro en novembre 2022, a inauguré son nouveau siège dans l’immeuble « Smartsea » dans le quartier Smartseille (Euromediterranée) le 12 mai.
Il faut traverser le terrain vague de « Smartseille II » pour accéder, depuis le métro Bougainville, au nouveau bâtiment occupé par Free Pro. Du haut de ses huit étages, la tour de 6 515 m2 s’inscrit dans l’ecoquartier Smartseille I au milieu d’immeubles d’habitations. « C’est ce mix qui va permettre de recréer de la vie ici », espère Hervé Gatineau, le directeur immobilier d’Eiffage immobilier, le promoteur du programme.
Les 400 collaborateurs de Free Pro, dont une centaine a été recrutée en 18 mois pour répondre à la croissance de la filiale d’Iliad à Marseille qui réalise 200 millions de chiffre d’affaires, ont pris place dans ce nouveau siège, en bord de mer. « On a tout fait pour faire revenir les gens au bureau », assure Denis Planat esquissant un sourire espiègle. Le directeur général a pris ses fonctions en 2021 lorsque Free Pro était encore estampillé de la marque Jaguar Network et logeait dans le bâtiment de Saint-Henri à Marseille (16e), Quanta, propriété de l’ancien directeur et fondateur de Jaguar Network, Kevin Polizzi.
Encourager l’appropriation des lieux
Denis Planat s’amuse à nous faire la visite. Il commence par la terrasse boisée plongeant sur une vue imprenable sur la rade nord de Marseille. Le directeur général de la branche professionnelle d’Iliad poursuit par la « cantine » où le café et les fruits sont en libre-service et dont la disposition « incite les salariés à manger les uns à côtés des autres ». Le patron emprunte ensuite l’ascenseur pour monter sur un plateau « type » dessiné par les architectes de Rubikle, une agence marseillaise basée aux Docks qui a notamment travaillé sur le Mx de Pernod Ricard France.
Chaque étage est différencié par une couleur flashy : le rouge, le jaune, le bleu. Chaque bureau dispose d’un fauteuil ergonomique semblable à ceux des joueurs de e-sport et de deux écrans incurvés « pour améliorer le confort ». Les plateaux sont surtout conçus avec des espaces de coworking pour « favoriser la créativité et continuer à travailler en mode projets », explique Denis Planat qui, s’il accorde deux jours de télétravail par semaine à ses salariés, préfère le présentiel.
Ce retour au bureau demande aussi de favoriser l’accessibilité au quartier, encore en devenir, situé à 15 minutes du centre-ville de Marseille, entre les tours d’Arenc et le futur quartier des Fabriques. Les dirigeants de Free Pro attendent impatiemment le tramway et la voie cyclable d’ici 2026. Mais, pour l’heure, les moyens de transport les plus couramment utilisés sont la ligne du Métro 2 et la voiture. Un parking « intelligent » a été construit au sous-sol du bâtiment par Eiffage. « Personne n’a une place attitrée. La technologie mise sur le foisonnement des places, un ajustement entre les départs et les arrivées. Et ça marche très bien », se félicite Hervé Gatineau.
Assurer la croissance en déployant l’offre de cybersécurité
Ce nouveau siège « illustre les ambitions » de Denis Planat et d’Iliad pour Free Pro d’ici deux ans : atteindre 500 collaborateurs à Marseille, notamment les experts de la cybersécurité, et réaliser 350 millions d’euros de chiffre d’affaires. La filiale a en effet signé une croissance externe en avril dernier en rachetant ITrust pour ajouter une corde à son arc dans la cybersécurité « de plus en plus primordiale notamment pour les PME dont 1 sur 2 se fait voler ses données ». A quelques pas, Free Pro a d’ailleurs installé son datacenter de 8 000 m2 pour répondre à cette demande croissante.
Le patron relève toutefois des tensions sur les recrutements car les jeunes dans la tech sont très volatiles du fait de la forte demande du côté employeurs. Et les métiers sont encore très masculins regrette-t-il. « C’est dans les écoles que tout se joue et que l’on doit attirer plus de femmes », affirme Denis Planat. D’ici 2029, 20 000 jeunes doivent être formés dans la tech à Marseille par des organismes de formation comme La Plateforme_ qui construit son futur campus, rue de Lyon, 200 mètres plus bas.
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